Lê Kim Ngoc, esprit brillant et coeur d'or
Chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), près de Paris, Lê Kim Ngoc n'a pas oublié le Vietnam, sa terre d'origine.
Comment faire fleurir des orchidées en moins d'un an au lieu de cinq ou développer des bourgeons sénescents ? Cette prouesse, Lê Kim Ngoc l'a réalisée ! Les découvertes de cette biologiste bouleverseront peut-être un jour le monde scientifique voire l'humanité toute entière...
Cheveux poivre et sel, nez droit et yeux rieurs, Mme Lê Kim Ngoc arpente les couloirs de son laboratoire du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) d'un air décidé, un flacon rempli d'une mixture verdâtre entre les mains. Maître de recherches au Phytotron de Gif-sur-Yvette, en banlieue parisienne, cette scientifique vietnamienne de 70 ans a révolutionné la biologie végétale.
Une vocation : devenir biologiste
Lê Kim Ngoc est née en 1934 dans la province de Vinh Long (delta du Mékong). Elle a fait ses études d'abord au Collège de Gia Long à Saigon (aujourd'hui Hô Chi Minh-Ville), puis au lycée français Marie Curie pour les trois dernières années des études secondaires. Là, elle s'est distinguée en accumulant les Prix d'excelence en de nombreuses matières et Prix d'honneur du lycée. À tel point que la directrice du lycée Marie Curie a pris sur elle les démarches administratives et financières pour permettre à Kim Ngoc de partir à Paris pour les études universitaires. Licenciée en sciences naturelles et "major" de la promotion en 1955, elle s'est spécialisée plus tard en biologie végétale pour sa thèse de doctorat ès sciences soutenue en 1965 à la Sorbonne - Paris, sous la direction du professeur Pierre Chouard.
Les résultats qu'elle a obtenus durant ses travaux de thèse ont dépassé le cadre de la mission qui lui était confiée. Ils ont largement contribué à démonter les mécanismes de développement des plantes jusqu'à en maîtriser le déroulement. De là, faire fleurir les orchidées en moins d'un an au lieu de cinq ou six ans ou même faire fleurir des bourgeons sénescentes est devenu facile.
Dans les années 1970, les résultats de ses recherches ont reçu les honneurs de plusieurs journaux français renommés comme Le Monde, Paris-Match ainsi que Sciences et Avenir, etc.
De nombreux scientifiques du monde entier sont venus se ressourcer dans son laboratoire, parmi lesquels bien entendu des chercheurs et professeurs d'université du Vietnam. Parmi eux, le docteur Duong Tân Nhât, responsable du Département des biotechnologies de l'Institut de biologie de Dà Lat, dans la province de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre) considère Mme Kim Ngoc comme sa mère. "Les succès dans mon travail de chercheur, je les dois beaucoup à son aide. Dans le cadre des conférences internationales, les résultats de ses recherches ont été appréciés par les scientifiques étrangers. Je suis très fier d'elle".
Un leitmotiv : aider l'enfance malheureuse
"L'argent et la gloire sont éphémères... En un instant, ils peuvent s'évanouir. Mais l'amour envers son prochain est inébranlable et peut bousculer des montagnes !", confie Lê Kim Ngoc.
Même si elle travaille loin de sa terre natale, Kim Ngoc n'a jamais oublié le Vietnam. Elle a décidé de s'engager dans un combat, celui pour aider l'enfance malheureuse. En 1970, est fondée l'association "Aide à l'enfance du Vietnam" (AEVN) dont Mme Kim Ngoc est la présidente. Cette Association est membre de la Fédération internationale des villages d'enfants SOS dont le siège est à Innsbruck, Autriche. Elle bénéficie de l'appui logistique de l'Association des villages d'enfants SOS de France. Son objectif est de redonner "confort matériel et amour" aux enfants orphelins et abandonnés et d'aider à l'éducation de ceux qui sont démunis.
Au cours des trois premières années de fonctionnement de l'AEVN, elle-même et son mari, Jean Trân Thanh Vân, aussi maître de recherche au CNRS (physicien), ont sacrifié leurs soirées de Noël pour vendre, à l'entrée de la cathédrale Notre-Dame, au coeur de Paris, des cartes de voeux réalisées par des artistes vietnamiens. Avec l'objectif d'accumuler petit à petit des fonds pour financer leurs activités humanitaires. Chaque carte est vendue deux dollars. En 1971, plus d'un million d'entre elles ont été vendues. Mme Kim Ngoc et son mari forment un couple extraordinaire et probablement unique. Ils vivent à Paris, mais une partie de leur âme est restée au Vietnam. Ce couple humaniste a deux filles. Toute la famille vit actuellement en France.
"Nous ne sommes pas des hommes d'affaires. Nous ne gagnons pas beaucoup d'argent. C'est pourquoi, nous devons collecter nous-mêmes les fonds de l'association !", raconte-t-elle. Une belle aventure qui réuni, à ce jour, une centaine de bénévoles, français, américains,...
C'est en 1998, dans la province centrale de Thua Thiên Huê, qu'ont démarré les travaux du Centre de soins et d'apprentissage professionnel en faveur des orphelins et des enfants en situation difficile. Il s'agit du deuxième ouvrage construit grâce au financement de l'AEVN, après le Village SOS de Dà Lat, dans la province de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre). Le coût de ces deux ouvrages s'élève à 100.000 dollars.
"Les enfants sont les graines du pays", conclue-t-elle. "Après la guerre, que se serait-il passé si nous avions négligé d'arroser nos graines ?".
Nota : l'association "Aide à l'enfance du Vietnam" (AEVN), dont Mme Kim Ngoc est la présidente, se situe au 104, avenue du Général-Leclerc, 91190 Gif-Sur-Yvette (France).
Par Vu Thi Thanh Tuê - Le Courrier du Vietnam - 8 mars 2004
Corsica Dông Da aide les enfants déshérités
Corsica Dông Da, une organisation humanitaire française, soutient l'Orphelinat de Dông Da à Hanoi. Elle organise des actions socio-culturelles, dans le but de rapprocher la Corse et le Vietnam.
La Caisse d'assistance aux enfants de Hanoi (relevant du Comité municipal pour la démographie, la famille et les enfants), en partenariat avec l'organisation Corsica Dông Da, a offert samedi dernier, des cadeaux et des bourses aux trente-cinq meilleurs élèves défavorisés, âgés de 7 à 16 ans, des arrondissements et districts de Hanoi.
La directrice de la Caisse, Pham Thi Huyên Thanh, la présidente de Corsica Dông Da, Anne Suffren, et de nombreux responsables de Hanoi y participaient. À cette occasion, ces enfants ont reçu chacun une bourse d'une valeur de 500.000 dôngs, des cadeaux comprenant un vélo, un cartable, un ensemble de chaise et de table, une veste. Le total se monte à environ 77,9 millions de dôngs.
"Je remercie l'organisation Corsica Dông Da, qui soutient les enfants démunis de la capitale. Je souhaite qu'elle continue d'aider les petits de Hanoi, notamment les enfants déshérités", a souligné Phan Thi Huyên Thanh lors de la cérémonie de remise des cadeaux. Pour sa part, Anne Suffren a affirmé que ces cadeaux et bourses exprimaient le sens caritatif de la Corse, en faveur des enfants de Hanoi. Elle a espéré que la coopération entre Corsica Dông Da et la Caisse d'aide aux enfants de Hanoi allait se développer.
Des cadeaux pour les enfants de la maison de l'amitié de Dông Da
Auparavant, au début du mois de février, une délégation de parrains et de marraines de Corsica Dông Da s'était rendue à Hanoi. L'association a offert, à cette occasion, des cadeaux à une soixantaine d'enfants de la maison de l'amitié, regroupant garçons et filles âgés de 6 ans et plus. Cette organisation humanitaire a pour but de parrainer 60 enfants de la maison de l'amitié et d'aider d'autres démunis à Hanoi. Elle vise également à favoriser l'insertion d'anciens élèves de la maison dans la vie active, après des études ou une formation.
Par l'intermédiaire de Corsica Dông Da, la Corse remet chaque année des bourses et cadeaux aux enfants déshérités de la ville. Ce qui contribuent activement à aider les meilleurs élèves ainsi qu'à améliorer leurs conditions de vie.
Corsica Dông Da - Siège social - 27, rue Docteur Del Pellegrino - 20090 Ajaccio Corse - France
Tél : 04.95.22.43.07 - Fax : 04.95.20.92.04 - Email : corsicadongda.suffren@wanadoo.fr
Par Hoàng Giang - Le Courrier du Vietnam - 2 Mars 2004
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