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Le plus célèbre dissident bouddhiste vietnamien a été libéré

Le plus célèbre dissident bouddhiste vietnamien, le vénérable Thich Quang Do, a été libéré de sa résidence surveillée plus de deux mois avant la date prévue, un geste "humanitaire" du pouvoir de Hanoi que les diplomates refusent de considérer comme un véritable signe d'ouverture. Do, 75 ans, numéro deux de l'Eglise bouddhiste unifiée du Vietnamdissoute), avait été condamné à deux ans de résidence surveillée le 1er juin 2001 après avoir lancé un appel à la démocratie.

Les autorités vietnamiennes avaient indiqué qu'il ne serait libéré qu'en septembre. Mais vendredi, un tribunal de Ho Chi Minh-Ville (sud) a levé la sanction. Selon l'agence de presse vietnamienne, la décision a été prise "en vertu de la politique du Parti communiste vietnamien (PCV) et de l'Etat, pour l'unité de la nation" ainsi que pour des raisons "humanitaires". "Elle est liée à l'indulgence du gouvernement, à son comportement satisfaisant pendant sa résidence surveillée et au fait que c'est un homme âgé et faible", a indiqué à l'AFP un fonctionnaire local.

Do a une longue expérience de la dissidence au sein de l'EBUV, interdite depuis 1981 au Vietnam, après le refus de ses dirigeants de se placer sous la tutelle du PCV. En août 1995, il avait écopé de cinq ans d'emprisonnement pour avoir organisé une mission humanitaire dans le delta du Mékong (sud) sans en référer aux autorités. Il avait bénéficié d'une grâce présidentielle le 2 septembre Le Vénérable Thich Huyen Quang, 86 ans, numéro un de l'Eglise, est quant à lui de facto en résidence surveillée depuis 1982 dans sa pagode de Quang Nai (centre). Hanoi n'a jamais précisé en vertu de quel texte il était ainsi surveillé.

La libération de Do intervient après l'envoi par le régime de Hanoi de plusieurs signaux positifs à l'égard de l'EBUV ces derniers mois. Quang avait notamment obtenu en mars l'autorisation de se faire soigner d'une tumeur à l'oeil. Il avait ensuite rencontré le Premier ministre Phan Van Khai début avril, pour la première fois depuis vingt ans, sous le regard des caméras de la télévision officielle. Mais les premières réactions occidentales samedi étaient plus que mesurées sur la libération d'un septuagénaire qui ne représente plus grand danger pour le régime.

Le Bureau international d'information bouddhiste (IBIB), basé à Paris, s'est réjouit de sa libération, tout en exprimant "sa tristesse qu'il ait perdu deux ans de sa vie détenu à l'isolement de façon arbitraire et dans des conditions difficiles, ce qui est contraire aux lois vietnamiennes et internationales".

Nul n'oubliait surtout la condamnation à 13 ans de prison pour espionnage, le 18 juin, d'un médecin dissident coupable notamment d'avoir traduit sur internet un article appelé "Qu'est-ce que la démocratie". "Cette décision peut simplement être un effort pour regagner une crédibilité internationale après la condamnation sévère du cyber-dissident Pham Hong Son", a estimé un diplomate.

La condamnation a provoqué un tollé, notamment aux Etats-Unis où une loi sur les droits de l'homme au Vietnam visant à lui supprimer l'aide non-humanitaire doit être discutée prochainement au Congrès. Elle intervenait après l'arrestation il y a six mois de trois autres dissidents, dont Amnesty International a affirmé vendredi qu'ils seraient jugés pour "espionnage". Un durcissement manifeste du régime que la libération anticipée de Do ne permettra pas de compenser.

"Pour commencer, il est regrettable que Do ait été placé en détention administrative, et il est aussi profondément regrettable que les autorités disposent de la détention arbitraire dans leur arsenal", ajoutait le diplomate.

Par Didier Lauras - Agence France Presse - 28 Juin 2003.


Le plus célèbre dissident bouddhiste du Vietnam a été libéré

HANOI - Le plus célèbre dissident bouddhiste vietnamien, le vénérable Thich Quang Do, a été libéré. Il peut quitter sa résidence surveillée plus de deux mois avant la date initialement annoncée par les autorités vietnamiennes. Do, âgé de 75 ans, est le numéro deux de l'Eglise bouddhiste unifiée du Vietnam qui a été dissoute. Il avait été condamné à deux ans de résidence surveillée le 1er juin 2001 après avoir lancé un appel à la démocratie.

Les organisations de défense des droits de l'homme avaient espéré sa libération le 1er juin. Mais les autorités vietnamiennes avaient indiqué qu'il ne serait libéré qu'en septembre. La décision a été prise par un tribunal de Ho Chi Minh-Ville «en vertu de la politique du Parti communiste vietnamien et de l'Etat pour l'unité de la nation» ainsi que pour des raisons «humanitaires».

SDA/ATS - 28 Juin 2003.