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Vers une politisation du conflit entre constructeur de motos japonais et gouvernement ?

Le conflit amorcé le 4 septembre entre les constructeurs de motos japonais et le gouvernement vietnamien, à propos de la réduction de 2,5 à 1,5 million de jeux par an des quotas d'importations des pièces détachées pour deux roues, prend un tour de plus en plus politique. « Le gouvernement japonais suit la question de près et devrait y répondre bientôt » a indiqué lundi le vice président de l'association des constructeurs automobiles japonais (JAMA), après le retour de Hanoï d'une délégation de la JAMA réunissant des responsables des constructeurs japonais et du ministère de l'Économie et du Commerce.

Jeudi et vendredi dernier faute de pièces détachées, Yamaha et Honda ont successivement stoppé la production de leurs lignes d'assemblage respectives dans la banlieue de Hanoï et dans la province de Vinh Phuc. Suzuki a averti qu'il pourrait cesser lui aussi sa production locale d'ici à la fin du mois.

Les nouvelles règles adoptées par le gouvernement de Hanoï, sous prétexte de limiter le nombre de motos en circulation dans le pays et de réduire ainsi le nombre des accidents de la route, ramènent en effet à 365.000 jeux de pièces les importations allouées aux constructeurs de motos japonais contre 700.000 auparavant. Une nouvelle donne qui viserait, en fait, à obliger les constructeurs japonais à s'approvisionner localement mais, selon certains analystes, pourrait remettre en question leurs projets dans le pays. Selon le directeur de Honda, ces mesures pourraient en effet se traduire par un manque à gagner de 33,1 milliards de yens sur le chiffre d'affaires espéré cette année par les trois constructeurs nippons pour leurs joint-venture vietnamiens. Des trois japonais, Honda pourrait d'ailleurs être le plus pénalisé n'ayant à ce jour pu assembler que 299.000 motos contre 587.000 prévues cette année.

Mais tout n'est pas encore joué pour les constructeurs nippons. Le gouvernement japonais dispose en effet de plusieurs moyens de pression sur celui de Hanoï, le Japon qui négocie actuellement un accord bilatéral avec le Vietnam, étant le troisième investisseur étranger du pays ainsi que son principal pourvoyeur d'aide et partenaire commercial (les échanges bilatéraux ont représenté 4,72 milliards de dollars en 2001). Il pourrait aussi peser sur l'admission du Vietnam dans l'OMC.

Les échos - 21 octobre 2002.