Les soldats apportent de la joie aux catholiques
Faire évoluer les mentalités et effacer des conflits au sein de la communauté catholique constituent une des missions des soldats marins de Dà Nang (Centre) dans la paroisse de Hoà Xuân.
"Les catholiques de la paroisse de Hoà Xuân (district de Hoà Vang, ville de Dà Nang) sont reconnaissants envers les soldats marins", confie le prêtre Nguyên Trinh, tout en caressant le crucifix qu'il porte autour du cou. "Auparavant, nous étions tourmentés à l'idée de leur parler de nos problèmes. Désormais, j'encourage mes paroissiens à participer aux activités des militaires", dit le prêtre.
La paroisse de Hoa Xuân existait déjà lors de la guerre contre les impérialistes américains. À cette époque, un certain nombre de paroissiens ont collaboré avec les occupants étrangers. Après la libération totale du pays, en 1975, ils ont gardé une certaine rancune envers le socialisme. Autant dire que changer les mentalités n'a pas été une chose aisée pour les soldats révolutionnaires, plus préparés aux missions militaires que sociales...
Faire évoluer les mentalités pas à pas
Pour reconquérir la confiance des habitants, les soldats ont choisi de participer à la vie quotidienne des paroissiens. Au bout de deux semaines de vie au contact des catholiques, les soldats de la région C ont fait voler en éclat les incompréhensions et les suspicions basées surtout sur une méconnaissance mutuelle. Par tous les temps, les militaires ont construit des voies carrossables en béton. Ils ont organisé aussi des séances de vulgarisation portant sur les politiques du Parti communiste, les lois de l'État, les traditions de l'armée populaire du Vietnam et la grande union nationale.
D'autre part, les jeunes soldats ont mené régulièrement des compétitions sportives et des échanges musicaux avec les catholiques. La culture et le sport, deux terrains d'entente privilégiés... Ils se sont aussi attelés à une tâche difficile : la réconciliation entre les deux hameaux de Trung Luong et Côn Dâu que leurs convictions religieuses et idéologiques avaient séparés. Trung Luong est bouddhique et Côn Dâu, catholique. Depuis des décennies, les ressentiments entre les deux hameaux étaient ancrés profondément, avec parfois des débordements de violences verbale ou physique. Grâce à la médiation des soldats, à la sensibilisation aux politiques religieuses de l'État et aux échanges culturels entre les deux hameaux, les dissentiments ont été peu à peu effacés.
Avec de l'abnégation, de l'amour et des actions efficaces, les cadres et soldats de la région C ont obtenu la confiance des paroissiens de Hoà Xuân. Mme Hai, domiciliée dans le hameau de Go Dâu, rend visite régulièrement aux soldats. Elle leur amène des poulets, des canards, des fruits. "Je suis pauvre, mais mon cœur est toujours ouvert. Je considère ces soldats comme mes enfants qui vivent pour semer le bien autour d'eux", dit-elle.
Partager les difficultés avec les habitants des régions lointaines et reculées font partie des responsabilités et des missions des soldats de l'époque socialiste. "Nous ne comptons pas nos peines. La joie et le bonheur des habitants sont aussi les nôtres", souligne le sous-lieutenant Lê Duc Viêt.
Par Huong Giang - Le Courrier du Vietnam - 24 Décembre 2003.
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