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Le Vietnam reste l'épouvantail des grands groupes français

HANOI - Ceux qui y sont déjà ne cessent d'en vanter les potentialités, mais ceux qui n'y sont pas encore hésitent à se lancer: le marché vietnamien continue de susciter des réactions très contrastées de la part des grandes entreprises françaises.

Mercredi, le président français Jacques Chirac tentera, au cours d'une visite bilatérale de deux jours avec une importante délégation industrielle -dont 19 grands patrons-, de donner un coup de fouet au rôle économique de la France au Vietnam. Car si en données cumulées depuis 1988, la France est le septième investisseur étranger au Vietnam et le premier européen avec un total de 2,1 milliards de dollars (environ 1,7 md d'euros), la situation récente est moins brillante.

"On se cache derrière une réalité historique flatteuse. Mais on est à environ 5 millions de dollars par an actuellement. C'est misérable, c'est un effroyable gachis", estime Doan Viet Dai Tu, président du groupe de conseil et d'investissement Openasia. En 1994, lorsque l'embargo américain sur le Vietnam a été levé, beaucoup d'entreprises ont été tentées par ce marché de 80 millions d'habitants. Partis à la recherche d'un nouveau dragon asiatique, les investisseurs ont pourtant trouvé une machine compliquée, une corruption importante, une culture des affaires qu'ils ne comprenaient pas. Trois ans plus tard, la crise asiatique a fini de doucher les enthousiasmes. Beaucoup ont jeté l'éponge.

L'histoire de l'investissement français au Vietnam comporte ainsi quelques pages noires, notamment le mythique départ de Total, après deux projets d'investissements abandonnés dont l'un sur la première raffinerie du pays, aujourd'hui encore dans les cartons.TotalFinaElf est depuis revenu pour distribuer du GPL. Mais son exemple fait office d'épouvantail. "D'autres grands ont subi des échecs importants au Vietnam et ils s'en souviennent encore", note Nicolas Audier, du cabinet d'avocat Gide Loyrette Nouel. "Les temps ont changé et certains réussissent, mais c'est une image qui colle à la peau du pays".

Aujourd'hui, mis à part France Telecom, EDF, le Groupe Bourbon et quelques autres, les grands groupes français sont absents du pays. "Dire que la France n'est pas à sa place relève du nationalisme mal placé. Les grands groupes sont absents parce qu'il est compliqué d'investir ici", tempère un analyste sous couvert de l'anonymat. Ceux qui aujourd'hui réussissent au Vietnam l'affirment avec détermination: il est essentiel de s'inscrire dans la durée dans un pays au pouvoir opaque, dont les décisions sont imprévisibles.

"Quel que soit le secteur, il faut faire du relationnel. Et les grosses entreprises ne peuvent attendre trois ans avant même de commencer les opérations", estime un homme d'affaires. "Mais ceux qui sont là depuis longtemps gagnent de l'argent". Aujourd'hui, certains voient de bonnes raisons d'y croire. "La France vend beaucoup d'équipements. Avec des groupes comme Alstom, EADS, Technip, elle vend du savoir-faire", estime Doan Viet Dai Tu, soulignant que beaucoup de sociétés françaises ont commencé avec de petits projets et réinvestissent aujourd'hui, signe de confiance en l'avenir du pays.

L'analyste, très optimiste, estime que le plus dur est fait et que l'ouverture du pays finira par multiplier les opportunités. "Les réformes doivent s'accélérer. Et comme pour la Chine, l'entrée du Vietnam dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) va changer beaucoup de choses", assure-t-il.

Agence France Presse - 4 Octobre 2004


Chirac encourage le Vietnam à poursuivre ses réformes

Le président français Jacques Chirac a déclaré lundi que la France encourage le Vietnam à poursuivre ses réformes pour que ce pays puisse s'intégrer pleinement au sein de la communauté internationale. Dans une interview accordée à l'Agence vietnamienne d'information et diffusée lundi par l'Elysée à la veille de son départ pour une tournée de huit jours en Asie qui l'amenera également en Chine, M. Chirac a affirmé qu'il soutiendrait aussi une adhésion "prochaine" du Vietnam à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

"La France est soucieuse d'apporter son plein soutien aux réformes et au développement économique et social du Vietnam", a dit M. Chirac qui doit effectuer mercredi et jeudi une visite d'Etat à Hanoï avant de participer au sommet Europe-Asie (ASEM) dans la capitale vietnamienne. Il a souligné que "la France est aujourd'hui le principal partenaire occidental du Vietnam. Au cours des dix dernières années, nos échanges commerciaux ont été multipliés par trois et nos importations par quatre".

Les entreprises françaises, grandes et petites, "sont confiantes dans l'avenir du pays et la poursuite de ses réformes, notamment dans le domaine de l'Etat de droit", a affirmé M. Chirac. Il a également déclaré que "le Vietnam est pour la France un partenaire privilégié du XXIème siècle" et s'est dit "convaincu qu'il a le potentiel pour devenir une des grandes économies mondiales de demain" en rappellant que depuis plus de dix ans, la France soutient les efforts d'intégration régionale et internationale d'Hanoï.

La France "continuera de le faire, qu'il s'agissse du dialogue du Vietnam avec l'Union européenne ou de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce que nous souhaitons prochaine", a ajouté Jacques Chirac.

Radio Chine Internationale - 4 Octobre 2004