« Hué, Hué, braves gens ! »
La porte de la cité interdite de Hué brille. Plus que d'habitude. Danseurs, sculpteurs et créateurs de mode ont investi l'espace de l'ancienne capitale impériale vietnamienne pour la troisième édition du festival artistique de Hué.
Pendant huit jours, du 12 au 20 juin, cette petite ville de 350 000 habitants du centre Vietnam devient un carrefour culturel où se mélangent musique de cour traditionnelle et chorégraphie avant-gardiste. De la Chine à l'Argentine, en passant par la Russie, des troupes viennent exprimer leur art dans un cadre hors du commun. La Rivière des Parfums, les rues ombragées, ou l'illumination multicolore du pont métallique Trung Tien donnent à Hué une atmosphère particulière qui en fait la capitale culturelle du pays. L'ensemble des spectacles officiels se concentre entre les murs de la cité interdite, résidence ancestrale des empereurs de la dynastie Nguyen jusqu'en 1945. Presque totalement détruite par trente ans de guerre, la demeure impériale est aujourd'hui classée patrimoine mondial de l'Unesco et sa rénovation devrait s'achever en 2005. « Chuang Mung Festival Hué 2004 » annoncent les banderoles rouges et or sur tous les goyaviers de la ville.
A table chez l'empereur
Devant la porte principale, restée intacte, et entre deux averses, la cérémonie d'ouverture a coloré le folklore vietnamien de la musique de l'orchestre philharmonique de Hanoi, dirigé par le français Xavier Rist. La France reste le principal partenaire du festival par son soutien logistique et la présence de nombreuses formations hexagonales. Mais cette année, c'est la collaboration internationale qui est à l'honneur. La chorégraphe Régine Chopinot dirige depuis quatre années des danseurs professionnels de l'opéra-ballet et de l'école supérieure de danse du Vietnam. L'exposition « Ke moi » modernise l'estampe vietnamienne sous la direction de Gerald Gorridge, venu tout droit de la capitale de la bande dessinée, Angoulême.
Enfin, Pierre-Alain Hubert, artiste pyrotechnique, s'est associé à Minh Hanh pour mettre en scène les dîners impériaux. Le premier, prévu le jour de l'ouverture, s'est fini à l'hôtel pour cause d'un petit typhon. Pour le deuxième rendez-vous, deux jours plus tard, le ciel semble jouer avec les nerfs des organisateurs. Les convives s'installent pour être aussitôt arrosés de trombes d'eau. Ils fuient les tables et courent pour s'abriter mais déjà les nuages porteurs d'averses ont disparu. Quand enfin, les cieux sont dégagés, tout est savamment orchestré : chacun des huit plats arrive dans le tourbillon bleu des tuniques traditionnelles des serveuses et les fumées des feux d'artifice... Pour un verdict unanime : c'est un régal !
Typo, avec l'aide du comité de jumelage « A la rencontre de l'autre », basé à Donzy dans le clunisois, s'est expatrié à Hué pour découvrir et faire découvrir cet événement culturel asiatique. Suite à ce voyage, un magazine de 16 pages regroupera l'ensemble des reportages réalisés par les jeunes.
Le journal de Saône et Loire - 18 Juin 2004.
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