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Hué, l'ex-cité impériale du Vietnam, veut relancer le tourisme

HUE - Le rideau est tombé dimanche soir sur les licornes, danseurs et acrobates du troisième festival international des arts de Hué, par lequel l'ancienne cité impériale du Vietnam veut relancer le tourisme. Pendant neuf jours, les vieilles pierres de la citadelle, un bâtiment du XIXème siècle classé patrimoine mondiale de l'UNESCO, se sont illuminées tous les soirs de lumières féériques pour transformer l'enceinte en vaste sanctuaire artistique.

"On envisage toujours la citadelle comme la toile de fond du festival. C'est un patrimoine culturel très important et nous voulons le mettre en valeur", explique Nguyen Thi Thu Hien, membre du comité d'organisation. D'une esplanade à l'autre, on découvrait ici une chorégraphie de la danseuse française Régine Chopinot, là un spectacle de musique de cour vietnamienne, plus loin un orchestre traditionnel russe ou les délires funambules et hip-hop du collectif de cirque français AOC. Au programme figuraient aussi notamment le cirque Quang Chau (Chine), la chanteuse argentine Maria Angelica Damerau et les fameux "dîners impériaux", la marque de fabrique du festival, des repas scénographiés avec cette année la star vietnamienne de la haute-couture, Minh Anh, et le pyrotechnicien français Pierre-Alain Hubert.

Depuis 2000, ce rendez-vous biennal s'est imposé dans le paysage culturel vietnamien. La culture locale s'y affiche le plus souvent dans sa version classique, celle de la musique de cour, des danses folkloriques et des instruments à cordes traditionnels. L'affluence des touristes locaux témoigne de ce que la recette fonctionne. Mais le pari des autorités n'a pas été totalement gagné: faute d'une véritable promotion chez les tours-opérateurs, les étrangers n'ont pas profité de l'événement. L'édition 2004 a été organisée en juin, deux mois après celles de 2000 et 2002, notamment pour ne pas concurrencer le cinquantième anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu, début mai. Un décalage difficile à gérer: ouvert sur un typhon qui a plongé la ville sous deux jours de pluies diluviennes, le festival s'est achevé dans la fournaise.

"C'est un peu la saison creuse, il fait trop chaud", reconnaît Hien. "Nous avons surtout eu des touristes vietnamiens". Selon les estimations officielles, environ 70.000 touristes se sont déplacés, soit le même nombre qu'en 2002. Pour construire un événement artistique cohérent, "il faut être capable de proposer une affiche artistique six ou neuf mois avant, ce qui n'était pas le cas pour la partie vietnamienne" estime un observateur, évoquant un "vrai problème de captation des publics étrangers". Le Vietnam entend s'appuyer encore quelques années durant sur le soutien de la France, qui a versé 350.000 euros dans l'opération et sans laquelle l'affiche artistique n'aurait guère le lustre d'un festival international. "Nous manquons de compétences sur les grands événements et sur le choix de la programmation. Nous avons besoin des experts français", admet Hien.

Agence France Presse - 21 Juin 2004.