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Souvenirs impériaux

Patrimoine culturel, intégration et développement sont les grands thèmes du festival artistique de Hué, petite ville du centre du Vietnam. Le 17 juin dernier, les habitants de l'ancienne cité impériale ont « rejoué » la procession de l'empereur.

A 5h30, il fait encore sombre sur la colline de Nam Giao, mais tout le monde est debout. Dans la banlieue de Hué, au centre du Vietnam, les habitants se préparent à assister à la procession de l'empereur. En parallèle de la programmation IN qui mêle artistes vietnamiens, français, argentins, russes ou encore chinois, le festival de Hué 2004 célèbre la culture traditionnelle du Vietnam. Plus de 250 figurants, une dizaine de chevaux et cinq éléphants, costumés pour la reconstitution, partent du tertre impérial. Sur les trois kilomètres de défilé, la foule s'est amassée le long des trottoirs. Dans leurs costumes verts, les agents de police tentent tant bien que mal de contenir les enfants qui veulent approcher les pachydermes. En tête du cortège, de jeunes porte-drapeaux arborent l'étoile jaune sur fond rouge rappelant que le Vietnam d'aujourd'hui est une république socialiste. A l'arrivée, devant la porte de la cité interdite, ancienne demeure des empereurs Nguyen, les soldats et concubines du souverain, dans leur robes bleues entament une ballet sur des airs traditionnels.

C'est la première fois depuis la fin de l'empire en 1945, que les vietnamiens « ressuscitent » le rite censé apporter aux habitants la bénédiction du ciel. « Les organisateurs n'ont présenté qu'une partie de la cérémonie », explique l'un des descendants de la famille impériale, Monsieur Buy, professeur à Hué. Autrefois, cet événement, qui devait se produire une fois par an, voyait l'empereur partir avec son cortège de la cité interdite pour Nam Giao. Là-bas, les sujets s'adonnaient au culte du roi Nguyen. Ce dernier laissait parfois repartir sans lui la procession. « En ne reconstituant que le retour, les communistes évitent de louer l'ancien régime tout en gardant le côté festif et folklorique », poursuit Monsieur Buy. En effet, si toute la cour est représentée, aucun figurant ne joue le rôle du monarque. Sa chaise à porteur en bois rouge avec dorures restera vide tout au long de la procession.

« Je ne comprends pas tous les symboles du défilé, mais cette cérémonie est vraiment épatante pour nous autres étrangers », lâche Geneviève. Cette jeune graphiste de Montréal, membre de Typo Québec, est au Vietnam avec 4 étudiants bourguignons du journal et des membres du comité de jumelage « A la rencontre de l'autre », basé à Donzy dans le clunisois. Avec l'aide des étudiants vietnamiens francophones de l'université de Hué, les typoïstes couvrent les dix jours de festival en vue d'un magazine de 16 pages. « Typo extra-muros Vietnam : festival de Hué » sortira fin août.

Le journal de Saône et Loire - 22 Juin 2004.