Des hôpitaux sont surchargés
Les centres hospitaliers du pays connaissent actuellement un taux d'hospitalisation dépassant de 5 % leur capacité, voire de 50 %.
Ces dernières années, les infrastructures hospitalières de tout le pays ont été largement rénovées, contribuant de façon notable à
améliorer le système de consultation et de soins médicaux. En même temps, le nombre de centres de soins privés n'a cessé aussi
d'augmenter avec les prestations chaque jour plus améliorées. Il est cependant à souligner à la conférence sur la qualité des
consultations et du traitement médicaux, tenue le 15 juillet, qu'en dépit de ces évolutions positives, la qualité des soins était encore
très insuffisante, au point d'être qualifiée de critique.
Une étude réalisée par le ministère de la Santé a montré que les centres hospitaliers connaissent actuellement un taux
d'occupation dépassant leur capacité de 5 %, voire de 50 % pour les établissements de niveau central, et que le nombre de patients
est en hausse de 8 % à 10 %. L'hôpital Vietnam-Suède, dans la province de Quang Ninh (Nord) en est un exemple : il accueille
journellement entre 550 et 600 personnes alors qu'il n'est équipé que de 470 lits.
Mais le monde hospitalier est aussi en proie à une crise de personnel, et souffre d'un manque aigu d'infirmiers. Ce n'est pas sans
conséquence, puisque la qualité des consultations et des soins en pâtit fortement. Dans cette situation, l'hôpital n'assume que
partiellement sa mission de santé publique, et n'obtient que des résultats mitigés. La situation sanitaire est, elle aussi, dénoncée :
la gestion des déchets ne correspond pas aux critères d'hygiène sanitaire, ce qui fait porter un risque important sur tout
l'environnement hospitalier.
Seul un malade sur deux bénéficie de soins complets
2003 est considérée comme une année marquée par des changements notables dans la mise en oeuvre du statut de soins
complets. À présent, ce statut continue, à de degrés différents, de faire l'objet du programme d'action de plus de 75 % des
hôpitaux.
Cependant, d'importants problèmes demeurent : dans 58 % des hôpitaux, le régime nutritif du patient n'est pas en adéquation avec
sa pathologie ; dans 29 % des cas, les patients se voient obligés de se débrouiller pour avoir de l'eau en tant que boisson, et dans
la plupart des hôpitaux, les soins d'hygiène corporelle des patients sont davantage dispensés par leurs proches que par les
infirmiers, qui ne répondent qu'à 70 % des besoins. En outre, c'est le personnel soignant qui est également absorbé par nombre de
tâches administratives.
À part les soins médicaux proprement dits, qui ont atteint un niveau de qualité satisfaisant, les services complémentaires
d'hospitalisation (nutrition, hygiène corporelle, conditions sanitaires...) restent encore à désirer. Le modèle de prestations sanitaires
à l'hôpital (modèle adopté partout dans le monde, soins de maladie plus soins annexes d'hospitalisation) devra donc être pris
comme nouvel objectif par le système de santé vietnamien, pour que soit dorénavant améliorée la qualité des services sanitaires.
Par Dang Huê - Le Courrier du Vietnam - 24 Juillet 2003
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