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Le Vietnam confirme un décès portant à 21 le nombre de morts dues à la grippe aviaire

HANOI - Le bilan humain de la grippe aviaire qui affecte l'Asie s'est alourdi lundi après la confirmation au Vietnam d'un décès à la grippe du poulet portant à 21 le nombre de morts.

Un adolescent de 15 ans originaire de la province de Thanh Hoa dans le nord du Vietnam était hospitalisé avec de la fièvre, de la toux et des difficultés à respirer. Il est devenu la 15e victime huamine de l'épizootie au Vietnam Samedi, un enfant de 13 ans était mort de la grippe du poulet en Thaïlande, ce qui porte le bilan humain à six pour ce pays. On recense également neuf morts suspectes en Thaïlande.

The Associated Press - 16 février 2004


L'épizootie de grippe aviaire continue de progresser en Asie

Les responsables de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les deux agences des Nations unies en charge de la lutte contre l'épizootie asiatique de grippe aviaire, ont annoncé, samedi 14 février, à Hanoï, que l'hypothèse d'une éradication rapide, au Vietnam, de cette affection d'origine virale ne devait pas être envisagée. De la même manière l'hypothèse d'une reconstruction à court terme de l'industrie du poulet est selon eux prématurée. "L'épidémie ne sera pas éradiquée avant des mois, probablement des années", a estimé Maria Cheng, porte-parole de l'OMS à Hanoï.

Cette déclaration fait suite aux annonces de plusieurs responsables vietnamiens qui, ces derniers jours, ont évoqué une possible autorisation de la vente de viande de poulet dès le mois de mars."Nous avons déjà commencé à travailler sur un plan de restauration de l'élevage, plutôt que d'attendre de stopper l'épidémie pour le faire", a ainsi expliqué à l'Agence France-Presse Truong Van Dung, directeur de l'Institut national vietnamien de recherche vétérinaire. Pour sa part, la Banque mondiale a fait savoir, vendredi 13 février, qu'elle était disposée à dégager un prêt de 10 millions de dollars au Vietnam. Selon la FAO, une telle somme ne permettrait de financer que la phase initiale d'une reprise de la production. Au Vietnam, où le virus H5N1 a fait 14 victimes, 35 millions de poulets ont été abattus et détruits.

Réunion d'urgence

Plus généralement, l'OMS et la FAO estiment que l'épizootie est encore loin d'être maîtrisée en Asie, en dépit de la destruction de plus de 80 millions de poulets. "La propagation du virus H5N1de la grippe aviaire dans plusieurs pays asiatiques n'est toujours pas contenue. Le Cambodge, la Chine, l'Indonésie et le Laos continuent de faire état de nouveaux foyers de contamination", a ainsi indiqué, vendredi 13 février, la FAO à Bangkok. Pékin a, le même jour, confirmé la découverte de sept nouveaux foyers. Au total 14 des 31 régions chinoises sont désormais touchées.

Une réunion d'urgence doit rassembler, lundi 16 février à New Delhi, les représentants de sept pays d'Asie du Sud (Bangladesh, Bhoutan, Inde, Népal, Pakistan, Sri Lanka et Maldives) qui entendent décider de modalités d'action et de coopération face à l'épizootie. Sous l'égide de l'OMS, de la FAO et de l'Organisation internationale des épizooties (OIE), des experts de plus de vingt pays doivent se rencontrer, fin février, à Bangkok. "Nous traiterons notamment de la question des modalités de la vaccination préventive des volailles, a précisé au Monde Bernard Vallat, directeur général de l'OIE. Cette opération de grande ampleur apparaît aujourd'hui la seule de nature à contrôler la situation sanitaire. Il est toutefois de la plus grande importance que les autorités gouvernementales des pays concernés respectent les règles zoosanitaires internationales. Il serait hautement préjudiciable que des vaccins non conformes soient utilisés."

L'OMS a de plus rendu publique, vendredi 13 février, une étude concluant que l'infection humaine par le virus H5N1 était fréquemment mortelle, les victimes décédant le plus souvent en une dizaine de jours. Selon cette étude, les premiers symptômes de la maladie apparaissent en moyenne trois jours après un contact avec des volailles infectées. Selon l'OMS, aucun élément ne permet aujourd'hui de penser qu'il existe des cas de transmission interhumaine de ce virus.

Par Jean-Yves Nau - Le Monde - 14 Février 2004