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Le général Vo Nguyên Giap souhaite un renouveau plus poussé

À l'entrée de la nouvelle année, le général Vo Nguyên Giap a exprimé ce qu'il pensait, des seize années d'ouverture économique. Le Courrier du Vietnam publie d'importants extraits de l'article publié dans le Quân Dôi Nhân Dân (Armée populaire), du 1er janvier 2003.

En 2002, le PCV a mis au jour bien des lacunes et éléments précaires dans le développement du pays. Certains objectifs n'ont pas été atteints surtout concernant l'exportation d'un certain nombre de produits. Les investissements ont été peu efficaces. La construction de base a été affectée par deux phénomènes condamnables : mauvaise qualité des ouvrages, importants gaspillages et détournements de fonds. La corruption, les affaires louches, la toxicomanie, les accidents de la route inquiètent l'ensemble de la société. Cela signifie que la direction du PCV et la gestion de l'Etat présentent encore des défauts. Il nous est demandé donc de ne pas nous contenter des résultats mais de nous engager plus avant, dans la voie du renouveau afin de faire progresser le pays, rapidement et durablement.

Pour 2003, les résolutions du VIIe Plénum du PCV et le rapport gouvernemental, présenté à la 2e session de l'Assemblée nationale (XIe législature) en novembre dernier, ont indiqué les tâches à entreprendre et les politiques pour les guider. Celles-ci s'avèrent justes et concrètes. Mais je me pose les questions suivantes : primo, l'économie nationale s'est accrue l'année passée à un rythme assez élevé, soit de 7 %. Est-ce le chiffre le plus haut ? Est-ce que nous avons déployé tous nos efforts ? Même avec une croissance de 7 % à 7,5 % par an, le Vietnam restera toujours au rang des pays arriérés. Pourquoi de nombreux investisseurs étrangers ont quitté le Vietnam pour aller ailleurs ? Les politiques pour mobiliser les ressources matérielles et humaines sont-elles adéquates ? N'y a-t-il aucun autre moyen de les valoriser ?

Mon premier souhait c'est que le PCV, le gouvernement et les scientifiques suppriment les obstacles, mettent à profit au maximum les forces dans et hors du pays, pour tirer vers le haut l'économie.

Secundo, 2003 est la première année où le Vietnam commence à réaliser ses engagements dans le cadre de l'adhésion à la zone de libre-échange de l'ASEAN, et ensuite à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Il s'agit d'un trop grand défi, vu le bas niveau de développement du pays. La barrière douanière a baissé de 5% à 0%, pour un certain nombre de marchandises importées, alors que nous n'y avons pas été suffisamment préparés. Pour pouvoir tenir debout dans cette âpre concurrence, il est nécessaire de nous doter d'une technologie moderne permettant de fabriquer des produits de qualité, qui répondent aux besoins du marché, tant dans le pays qu'à l'étranger.

Tertio, je souhaite que les trois grands fléaux de la nation - corruption et affaires illégales, drogue et prostitution, accidents de la circulation- soient plus fermement repoussés avant d'être liquidés totalement. Tous les jours dans les médias, il est fait état de détournements de biens publics, de fraudes portant sur plusieurs milliards de dôngs. Cette gangrène sociale s'aggrave et se ramifie profondément dans les domaines de l'éducation et les services judiciaires.

La corruption, l'ennemi de l'intérieur

L'opinion publique s'indigne face à la corruption, la course au pouvoir moyennant des pots-de-vin ou des faux diplômes. Celui qui a "acheté" son poste n'est plus, dès qu'il y accède, le cadre du Parti et du peuple. Il n'est qu'un tricheur dont les actes portent atteinte aux intérêts du peuple et de la nation.

En dépit des résolutions et des lois afférentes, la lutte contre la corruption n'a obtenu que des résultats mitigés et ce mal continue de sévir. En 2002, le PCV et le gouvernement ont été plus énergiques dans la lutte contre la corruption. L'affaire Nam Cam qui va être jugée a permis d'aider à regagner la confiance de la population. Toutefois, encore bien d'autres affaires, découvertes par la presse, n'ont pas encore été jugées. La corruption doit être considérée comme un ennemi intérieur à conjurer. Cette lutte exige de la patience et doit être menée de façon ciblée. La population demeure un solide appui pour nous dans cette lutte.

La toxicomanie et la prostitution pénètrent les écoles, les services publics et les entreprises, ainsi que dans les villes et les campagnes. Elles menacent chaque famille et chacun de ses membres. Elles engendrent la criminalité, le sida. Si ces maux ne sont pas liquidés, ils risquent de détruire une partie non négligeable de la jeunesse, voire nuire à la nation vietnamienne, à la culture et à l'avenir du pays.

Avec plus de 10.000 morts et des milliers de blessés, chaque année les accidents de la route constituent un véritable cauchemar pour toute la société. Pour y remédier, il faut d'une part avancer des mesures à caractère stratégique garantissant la sécurité routière et d'autre part, inculquer les notions du code de la route sans oublier d'élaborer des sanctions sévères. Jusqu'ici, ces deux volets présentent encore des handicaps.

2003 doit être l'année des progrès dans le respect de la discipline : dans la lutte contre les accidents de la route, contre la corruption et les affaires illégales, la toxicomanie et la prostitution. Ces trois catastrophes sont celles qui provoquent d'importantes pertes humaines, matérielles et érodent la confiance de la population. Avec l'expérience des seize années de renouveau, sous la direction du PCV et du gouvernement, le peuple saura revaloriser toute sa puissance, son patriotisme pour remporter des succès encore plus grands en 2003.

Le Courrier du Vietnam - 3 Janvier 2003.