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Chirac souhaite établir un "partenariat authentique" avec le Vietnam

Le président Jacques Chirac a assuré lundi son homologue vietnamien Tran Duc Luong, premier chef d'Etat vietnamien en visite bilatérale en France, de son souhait d'établir un "partenariat authentique" avec le Vietnam. M. Luong, arrivé lundi à Paris pour une visite d'Etat de quatre jours en France, a également affirmé que le Vietnam "était disposé à approfondir ses relations dans tous les domaines avec la France", a rapporté la porte-parole de l'Elysée, Catherine Colonna.

M. Chirac a souligné le caractère "historique" de cette visite qui est, selon l'Elysée, la première visite bilatérale en France d'un président vietnamien, à l'exception de celle du leader communiste Ho Chi Minh en 1946. Elle répond à celles effectuées à Hanoï par les présidents François Mitterrand en 1993 et Chirac en 1997.

Il a souhaité inscrire les relations des deux pays "dans la durée" et "construire un partenariat authentique" entre la France et le Vietnam qui a combattu victorieusement (1946-54) la puissance coloniale française. Au cours d'un entretien de près de deux heures au palais de l'Elysée, les deux dirigeants ont évoqué en particulier les perspectives de coopération économique et la délicate question de quelque 1.300 dossiers d'adoption en suspens. Le président de la République a assuré son hôte du soutien de la France à la candidature du Vietnam à l'organisation mondiale du commerce (OMC), "un grand défi pour ce pays auquel nous apporterons un soutien actif", selon Mme Colonna.

Selon des diplomates, la question de l'achat éventuel de cinq Airbus A-321 par la compagnie aérienne étatique Vietnam Airlines devait être évoquée lors de l'entretien jeudi de M. Luong avec le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

MM. Chirac et Luong ont aussi passé en revue les projets d'investissement français, comme le tramway de Hanoï et la rénovation du pont Paul Doumer. Avec 2 milliards d'euros, la France est le deuxième investisseur non asiatique au Vietnam, alors que le montant des échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint plus de 1,1 milliard d'euros en 2001, avec un solde largement excédentaire pour le Vietnam.

A propos des adoptions, le président français a souhaité que "le groupe de travail mixte puisse continuer à améliorer les procédures", a dit Mme Colonna alors que 1.300 dossiers sont toujours en souffrance en dépit de la signature en février 2000 d'une convention clarifiant les procédures d'adoption. Les adoptions d'enfants vietnamiens par des parents français avaient repris en juillet 2001 après une interruption de plus de 2 ans en raison de dérives et de l'opacité des procédures. La France avait accueilli près de la moitié des enfants vietnamiens adoptés par des couples étrangers depuis le début des années 90.

M. Chirac a aussi mentionné le problème de l'entretien du monument aux morts de la bataille de Dien Bien Phu, qui marqua la défaite militaire des forces françaises au Vietnam, et a souhaité que le ministre des Anciens combattants puisse se rendre au Vietnam.

Le chef de la diplomatie française Dominique de Villepin et le ministre du Commerce extérieur François Loos et cinq ministres vietnamiens ont assisté à cet entretien. Le président de la République devait ensuite offrir un dîner d'Etat à l'Elysée en l'honneur de son hôte qui au cours de son séjour devait rencontrer le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et les présidents du Sénat Christian Poncelet et de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré. Il devait aussi se rendre à la mairie de Paris et rencontrer des chefs d'entreprises à Paris et à Lyon.

Agence France Presse - 28 Octobre 2002.