Le président du Sénat en visite au Vietnam
Christian Poncelet a signé un accord de coopération et envisagé plusieurs grands chantiers.
HANOI - Cinquante ans après la défaite des armées françaises à Dien Bien Phu, le président de la République, Jacques Chirac, se
rendra au Vietnam, en 2004, à l'occasion du 5e sommet Asie-Europe (ASEM). Tel est le message qu'a fait passer aux autorités
vietnamiennes le président du Sénat, Christian Poncelet, lors du séjour qu'il a effectué dans ce pays du 26 mai au 1er juin.
La délégation sénatoriale comprenait également Jacques Oudin, sénateur (UMP) de la Vendée et président du groupe d'amitié
France-Vietnam du Sénat, et Yvan Renar (PCF, Nord). En effectuant ce déplacement, les sénateurs entendaient adresser un signal
de confiance à l'intention de la communauté française installée au Vietnam, qui reste traumatisée par les répercussions qu'a eues
en France le développement d'un foyer de pneumopathie atypique à l'Hôpital français de Hanoï.
Le deuxième volet de cette visite était plus directement politique. Il s'agissait de ne pas laisser passer l'occasion de montrer que la
France n'était pas isolée dans le concert international. A chaque étape de son séjour à Hanoï, le président du Sénat a donc pris
soin de souligner les convergences entre la France et le Vietnam quant à la guerre engagée par les Etats-Unis en Irak : "La raison
du plus fort, fût-il le plus puissant, et de loin, n'est pas la meilleure", s'est plu à répéter le président du Sénat à ses hôtes, à
commencer par le président de la République socialiste du Vietnam, Tran Duc Luong.
La France, en se faisant le porte-parole d'"un monde multipolaire", entend donc faire son lit des oppositions qui se sont fait jour à la
politique agressive des Etats-Unis. Et tirer son épingle du jeu. En ce moment même se négocie un appel d'offres pour un satellite
de télécommunications vietnamien, d'une valeur de 200 millions d'euros, qui devrait être rendu public le 27 juin, et EADS espère
bien, malgré la concurrence extrêmement rude de ses rivaux américains, ne pas en être écartée.
Toute diplomatique qu'elle fût, la visite de M. Poncelet n'était pas dénuée d'enjeux immédiats. Après s'être entretenu avec le premier
ministre vietnamien, Phan Van Khai, le président du Sénat a ainsi signé, mercredi 28 mai, avec le président de l'Assemblée
nationale, Nguyen Van An, un accord de coopération sur le plan parlementaire destiné à promouvoir les échanges techniques.
Au cours des entretiens entre les deux dirigeants parlementaires, a notamment été évoqué le chantier du nouveau siège de
l'Assemblée nationale. Sur la vingtaine de projets qui étaient en lice, trois ont été retenus à l'issue d'une première présélection : un
projet allemand et deux français, celui de l'architecte Anthony Bechu et celui de Michel Regembal et Claude Costantini, deux des
quatre concepteurs du Stade de France de Saint-Denis. Le choix devrait en principe être connu le 25 juin.
Autre grand chantier : celui qui a été abordé avec le maire de Hanoï, Hoang Van Nghien. Ce dernier a réservé au président du Sénat
l'annonce qu'une ligne expérimentale de tramway allait être mise à l'étude dès cette année.
Par Patrick Roger - Le Monde - 31 Mai 2003
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