Pneumonie: le Vietnam pense fermer sa frontière avec la Chine
HANOI - Le Vietnam envisage de fermer sa frontière avec la Chine. Les autorités sanitaires espèrent ainsi éviter la propagation du syndrome respiratoire aigu sévère. Singapour enregistre pour sa part une nouvelle victime.
La proposition des autorités sanitaires vietnamiennes a été soumise au premier ministre Phan Van Khai, ont déclaré des responsables du ministère de la Santé. Au Vietnam, où l'épidémie semble stabilisée, 68 personnes ont contracté le virus et cinq en sont mortes.
Les personnes voulant entrer au Vietnam en provenance de Chine, Hong Kong, Taïwan, Singapore et du Canada, pays les plus touchés par le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), auraient l'obligation de ne plus emprunter cette frontière.
Ils pourraient en revanche passer par les autres postes-frontières, en particulier les aéroports, avec un certificat prouvant qu'ils n'ont pas contracté la maladie. La frontière entre les deux pays est longue de 1350km.
Les autorités singapouriennes ont par ailleurs annoncé samedi un nouveau décès lié à la maladie, qui porte le bilan à quatorze morts. La victime est un homme de 85 ans, a précisé le ministère de la Santé.
SDA-ATS SwissInfo - 19 Avril 2003.
Pneumonie atypique: danger des frontières sino- vietnamiennes
HANOI - Selon l'OMS, la pneumonie atypique reste «globalement» sous contrôle au Vietnam. Le principal danger vient des frontières avec la Chine. Les autorités n'envisagent pourtant pas de les fermer. La maladie a fait sept nouveaux morts à Hong Kong et quatre en Chine.
«Pour nous, la Chine est le problème principal. Il y a des cas nouveaux dans plusieurs provinces différentes. La question à Hanoi est de savoir comment on va pouvoir empêcher qu'un nouveau cas arrive dans le pays», a expliqué Pascale Brudon, représentante de l'Organisation mondiale de la Santé.
Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) a contaminé 63 personnes au Vietnam, dont cinq dont décédées et 47 étaient sorties de l'hôpital mardi.
«Le Vietnam est conscient des dangers en provenance de la Chine mais n'a jusqu'à présent pas l'intention de fermer ses frontières», a indiqué Nguyen Quang Thuan, porte-parole du ministère de la Santé. «Le gouvernement a toutefois décidé de renforcer les mesures de contrôle et de quarantaine sur la frontière vietnamo-chinoise», a-t-il ajouté.
L'épidémie a par ailleurs fait sept nouvelles victimes à Hong Kong. Il s'agit du bilan le plus lourd annoncé pour une seule journée depuis que l'épidémie a été identifiée début mars dans l'ex-colonie britannique. En Chine, quatre nouvelles personnes sont décédées. En outre, 74 nouveaux cas ont été signalés, ce qui fait monter le total de personnes ayant contracté la maladie dans le pays à 1418.
Les dirigeants chinois ont montré, après une longue absence, qu'ils considèrent désormais la lutte contre la pneumopathie comme une priorité. Le premier ministre chinois Wen Jiabao a préconisé l'installation de zones de quarantaine dans les gares, les ports et les aéroports pour isoler les porteurs du virus.
SDA-ATS SwissInfo - 15 Avril 2003.
Le Dr Nguyen Huu Boi est décédé, samedi, du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), à l'hôpital français de Hanoi où il exerçait. Ce médecin français d'origine vietnamienne était le dernier malade de la pneumopathie atypique de l'hôpital. Et le dernier considéré comme dans un état grave à Hanoi. Son décès porte à cinq le nombre de victimes parmi le personnel de l'hôpital français qui avait soigné, fin février, le premier porteur de la maladie au Vietnam : un homme d'affaires sino-américain passé par la capitale vietnamienne avant de succomber à Hongkong.
Très vite, de nombreux médecins, infirmières et aides-soignantes de l'établissement avaient manifesté des symptômes de la maladie. La direction avait fermé l'établissement. Une des décisions qui ont permis d'endiguer le fléau au Vietnam.
Nguyen Huu Boi, 69 ans, semblait avoir vaincu la pneumonie mais souffrait de complications neurologiques sévères. Sa famille réclamait son ra patriement à Paris et espérait obtenir un certificat de non-contagion. A ce jour, la maladie a infecté 62 personnes au Vietnam, dont cinq sont décédées et plus des deux tiers ont guéri.
Cependant, l'épidémie, qui a déjà fait 132 victimes, poursuit ses ravages, surtout en Asie. Ces deux derniers jours, Hongkong a encore enregistré cinq décès (41 au total pour 1 150 malades). Même si la Chine continentale compte le plus grand nombre de victimes (1 336 cas, 60 décès déclarés), proportionnellement, c'est Hongkong qui paye le plus lourd tribut. Les autorités locales sont la cible de critiques virulentes, alimentées par un désastre économique. Les 240 000 domestiques philippines de Hongkong qui veulent rentrer chez elles pour Pâques devront par ailleurs subir une visite médicale, à la demande de Manille.
Au Canada, alors que trois nouveaux décès ont été annoncés samedi, des scientifiques de Vancouver auraient séquencé le génome du coronavirus soupçonné d'être à l'origine de l'épidémie. Ce décryptage pourrait permettre de confirmer qu'il est bien à l'origine du Sras et, le cas échéant, de faciliter la mise au point du premier test efficace de dépistage de la maladie.
Libération - 14 Avril 2003.
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