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L'odyssée d'un jeune Vietnamien à la recherche de son père, ex-GI américain

"Beautiful Country", l'odyssée éprouvante d'un jeune Vietnamien pour retrouver son père américain, au fin fond du Texas, est un film sur la réconciliation, l'immigration clandestine, le trafic d'humains et l'espoir d'un avenir meilleur. Un film fait avec le coeur, accueilli par des applaudissements.

En le présentant dimanche lors d'une conférence de presse à la 54ème Berlinale où il est en compétition pour l'Ours d'or, son réalisateur norvégien Hans Petter Moland, profondemment ému par les réactions à la première projection, a essuyé ses larmes tandis que sa jolie actrice Bai Ling le réconfortait. Cette coproduction américano-norvégienne, d'un budget très modeste de 5 millions de dollars, réalisée avec la collaboration d'un studio vietnamien, est née d'une idée de Terrence Malick, le réalisateur-culte de "Badlands" et de "La ligne rouge", Ours d'or en 1999. Terrence Malick a d'ailleurs coproduit "Beautiful Country".

"C'est l'histoire d'un homme qui cherche sa place dans le monde", a dit Hans Petter Moland, un voyage initiatique dans l'enfer des "boat people" et des camps de réfugiés, qui rejoint le voyage de Jude Law dans "Retour à Cold Mountain" ou celui de Cate Blanchett à la recherche de sa fille dans "Les disparues".
Après un accident dramatique, Binh s'enfuit avec son demi-frère Tam, 5 ans, sur une embarcation qui les laisse sur la côte de la Malaisie où ils sont internés dans un camp. Le jeune homme y fait la connaissance de Ling, ravissante et débrouillarde Chinoise qui va les aider à embarquer sur un vieux cargot rouillé pour New York. Le capitaine de ce navire, dont la cale est un enfer où les clandestins crèvent de faim, de soif et de fièvre, est joué par le Britannique Tim Roth, présent à Berlin. Arrivé à New York, Binh et les survivants travaillent comme esclaves, tandis que Ling chante dans un karaoke et se prête aux désirs de clients âgés.

En contrepoint, on aperçoit un instant Michael Douglas, le requin d"road-and-sea-movie" oppressant du point de vue de Binh, un être simple et bon, qui ne se sent nulle part à sa place et espère retrouver son père, ancien G.I. (joué par Nick Nolte dans un petit rôle), et des racines. "Il y a tous les ingrédients du mélodrame mais nous n'avons pas voulu en faire un mélodrame", a dit le réalisateur. "Nous avons essayé d'être sincères, d'être vrais. Nous avons voulu faire un beau film, sans faire joli", a-t-il ajouté avant d'être submergé par l'émotion.

Par Marie-Thérèse Delboulbes - Agence France Presse - 8 Février 2004.