La France, premier partenaire européen du Vietnam
Le Nouvel An est l'occasion de passer en revue le parcours de la coopération franco-vietnamienne, qui a réalisé en 2003 des progrès économiques, commerciaux et de développement , sur la base d'une relation traditionnelle.
Pour l'ambassadeur de France au Vietnam Antoine Pouillieute, "la coopération franco-vietnamienne, tout en valorisant les spécificités qui sont les siennes, s'inscrit dans l'effort de la communauté internationale pour soutenir le développement du Vietnam". "L'Union européenne, premier bailleur en termes de dons, joue un rôle de plus en plus actif comme partenaire politique, commercial et de coopération d'un Vietnam désireux de s'ouvrir au monde. La France est, au sein de l'UE, le premier partenaire du Vietnam."
L'intégration internationale est un enjeu important pour le Vietnam, et retient toute l'attention de ses dirigeants. Aussi, un projet du Fonds de solidarité prioritaire (FSP) "appui à l'intégration du Vietnam dans les échanges économiques internationaux " a été signé en octobre 2002, à l'occasion de la visite d'État en France du président de la République socialiste du Vietnam.Dans le domaine de la gestion publique, l'ambassade et l'Association de développement des échanges technologiques, économiques et financiers (ADTEF) ont accru leur action concernant deux secteurs importants, en préparant un projet FSP intitulé "appui à la modernisation de l'État vietnamien en matière de gouvernance économique ", et en renforçant le Forum économique et financier.
Il y a environ 200 entreprises françaises au Vietnam, dont un tiers au moins est des bureaux de représentation. À la fin de l'année 2002, on comptait 124 entreprises, ayant obtenu une licence d'investissement, encore en activité. Il y a, par ailleurs, 5 succursales de banques françaises et 4 bureaux d'avocats.
Le plus grand nombre des investisseurs français (56,8 %) a choisi d'investir sous la forme juridique d'une entreprise à capital 100 % étranger. Ceci témoigne d'un changement de la perception du marché vietnamien de la part des entreprises françaises et d'une plus grande liberté dans le choix de la forme juridique de l'entreprise.
Le secteur de l'industrie et de la construction arrive en tête (41 % du montant total des licences accordées), suivi par les télécommunications et les transports (31 %), l'hôtellerie et les services (15 %) et enfin l'agro-alimentaire (13 %). Les investissements français sont surtout concentrés dans le Sud (77 % du capital et 60 % du nombre), mais Hanoi et les provinces du Nord (20 %) pèsent d'un poids non négligeable. Le Centre, en revanche, reste peu courtisé (3 %).
Au premier semestre 2003, les exportations françaises au Vietnam ont atteint 230 millions d'euros, en progression de 30 % par rapport à la même période 2002. Ce résultat est satisfaisant, car il accompagne la forte demande en biens d'équipements des entreprises vietnamiennes. Selon les statistiques vietnamiennes, la France détient 1,6 % des parts de marché au Vietnam, se positionnant derrière les pays asiatiques (Chine, Japon, Singapour, Taiwan, Corée du Sud).
Si les importations françaises en provenance du Vietnam ont diminué de 4,3 % au premier semestre 2003 par rapport à celui de 2002, elles restent toujours très importantes (443 millions d'euros). L'habillement et le cuir continuaient à être les secteurs les plus porteurs (279,2 millions d'euros). Les produits agricoles et alimentaires, qui représentent 11 % des exportations vietnamiennes en France, ont augmenté de 18 % au cours des six premiers mois de 2003, notamment en raison d'une reprise des achats de plantes à boisson (26 millions d'euros, + 41,2 %).
Coopération dans le secteur agricole et rural
En matière d'appui institutionnel, la France apporte son soutien à plusieurs programmes de formation et de développement. Ce soutien, généralement sous forme de dons, se fait principalement au travers d'un projet financé par le Fonds de solidarité prioritaire du ministère des Affaires étrangères. Les projets financés dans ce cadre sont de l'ordre de 1 à 2 millions d'euros, pour une durée moyenne de trois ans. On peut citer, à titre d'exemple, le Projet d'appui à l'organisation de la production agricole dans le Nord du Vietnam, qui a contribué à l'activité de deux programmes de référence en matière de recherche et développement en agriculture : le Programme fleuve Rouge et le Programme système agraires de montagne.
Certains de ces projets, financés sur FSP, visent le renforcement de collaborations régionales, comme le Projet de développement durable de l'agriculture périurbaine en Asie du Sud-Est dont l'objectif est d'améliorer les capacités des institutions publiques et des acteurs privés travaillant dans le secteur agricole périphérique des cités de Hanoi, Hô Chi Minh-Ville, Phnom Penh et Vientiane.
Ces projets, fortement ancrés sur le terrain, sont complétés, à une échelle régionale ou nationale, par des études sectorielles commandées par l'Agence française de développement (sucre, hévéa, produits forestiers, riz, produits oléagineux), ou dans le cadre du nouveau projet d'appui à la décision et la définition des politiques agricoles.
La mission économique est quant à elle un relais du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche et des Affaires rurales dans le cadre de coopérations institutionnelles avec le ministère vietnamien de l'Agriculture et du Développement rural et le ministère de la Pêche.
Enfin, le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM), dont le secrétariat est assuré par l'Agence française de développement, peut contribuer, par le biais de subventions, à la prise en charge des coûts liés au traitement sur l'environnement global dans le cadre d'un projet.
Par Trân Hiêu - Le Courrier du Vietnam - 21 Janvier 2004
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