Objectif : environnement et développement
La Communauté française de Belgique et le Vietnam ont mis l'accent sur la diversité culturelle. Les deux parties vont organiser, dans le cadre de l'ASEF (Fondation Asie-Europe), un séminaire sur ce thème. La partie belge soutient le Vietnam dans son ouverture sur l'économie mondiale.
Philippe Suinen, commissaire général aux relations internationales de la Communauté française de Belgique, directeur général des relations extérieures de la Région Wallonne et chef de la partie belge dans la Commission mixte, a accordé au Courrier du Vietnam un entretien sur les perspectives de coopération avec le Vietnam.
Pourriez-vous nous parler des points principaux décidés par la Commission mixte Belgique-Vietnam ?
Nous avons considéré que l'environnement et le développement sont des domaines très importants. Ainsi, nous soutenons un projet ayant trait à l'agriculture dans le delta du fleuve Rouge. C'est une des actions qui témoignent de notre attachement à l'environnement et au développement rural. Nous avons également placé nos travaux en liaison avec ceux de la Commission mixte entre la Belgique et le Vietnam. Dans ce cadre, nous avons décidé d'aider à la formation de cadres vietnamiens aux technologies environnementales, notamment en ce qui concerne le recyclage des déchets et leur transformation en compost.
En particulier, la Communauté française de Belgique et le Vietnam ont mis l'accent sur la diversité culturelle. Les deux parties vont organiser, dans le cadre de l'ASEF (Fondation Asie-Europe), un séminaire sur ce thème. C'est la première grande ligne des travaux de la Commission mixte. Un autre point principal tient à notre soutien au Vietnam dans son ouverture sur l'économie mondiale. Dans cet esprit-là, nous avons continué à mettre en place des formations à destination de cadres d'entreprises vietnamiens, sur l'économie de marché, la gestion des entreprises, accompagnées parfois de stages dans des entreprises belges.
Le tourisme et la formation sont deux points forts de la coopération entre le Vietnam et la Communauté française de Belgique. Est-ce qu'il y aura un déploiement de projets importants dans ces domaines ?
Nous avons un important projet qui tient en la formation de cadres du secteur du tourisme et en un transfert de savoir-faire dans le domaine de l'exploitation des gîtes ruraux et donc de l'exploitation du tourisme en milieu rural. Nous avons mis à la disposition de la partie vietnamienne notre expérience en la matière et nous disposons pour cela du concours de l'Institut wallon de formation des cadres moyens et des PME.
Pour la formation des cadres du secteur touristique, ont été mis en place une série de formations à l'économie du marché, réalisées par l'Institut wallon de formation permanente des PME. Très concrètement, il y aura de plus en plus de cadres vietnamiens à être formés avec nous à l'économie de marché et à la gestion des entreprises, aussi bien privées que publiques. Ce projet s'étirera sur trois ans et bénéficiera d'une enveloppe de 1,2 million d'euros, accordée par la Communauté française de Belgique et la Région Wallonne.
Est-ce qu'il y a eu une nouveauté dans l'orientation de la coopération entre la Communauté française de Belgique et le Vietnam à l'issue de la réunion de la Commission mixte ?
Oui, l'accent a été mis de manière beaucoup plus forte sur la diversité culturelle. C'est vraiment un point fort en ce qui concerne la Communauté française de Belgique dans notre coopération. Ensemble avec le Vietnam, nous allons porter ce message vers le reste de l'Asie, notamment en disant qu'il nous faut absolument une convention internationale sur la diversité culturelle, comme l'Unesco vient d'ailleurs de le décider. En ce qui concerne la Région Wallonne, on peut dire que l'environnement est encore beaucoup plus qu'avant un axe porteur, notamment par des projets concernant la télédétection, la gestion de l'environnement, en recourant à des moyens satellitaires et aux dernières technologie de l'information. Diversité culturelle, biodiversité, nous sommes toujours là dans ce domaine de la diversité qui nous intéresse tant.
Des mesures pour atteindre ces objectifs ?
Dans le cadre de la francophonie internationale, avec nos partenaires vietnamiens, nous avons animé un groupe de travail pour convaincre les autres États membres de l'importance de régler, au niveau international, cette question de la diversité culturelle. Il y a vraiment avec le Vietnam une campagne internationale qui a été menée pour pouvoir disposer, au niveau mondial, d'une convention internationale, d'un instrument juridique contraignant sur la diversité culturelle. Nous allons donc poursuivre cela en organisant, probablement en septembre de l'année prochaine, un grand séminaire à Hanoi sur le thème de la diversité culturelle, dans le cadre de la Fondation Asie-Europe. Des experts viendront expliquer, argumenter et discuter ensemble les meilleures manières pour que cette diversité soit bien traduite dans les faits au niveau international et qu'on évite cette "marchandisation" des biens et des services culturels. La culture n'est pas un produit comme un autre !
Outre ce séminaire, vous envisagez aussi des activités culturelles ?
Nous avons un volet important, également très diversifié, d'envois d'artistes, d'échanges d'expositions et d'organisations de manifestations culturelles. Au Vietnam, nous allons promouvoir notre culture de la francophonie belge et, en Belgique, il y aura des artistes, des groupes culturels vietnamiens qui viendront promouvoir la culture du Vietnam.
D'autre part, nous accordons aussi de l'importance au renforcement des classes bilingues, en collaboration avec l'Agence universitaire de la Francophonie.
Par Huong Giang - Le Courrier du Vietnam - 24 octobre 2003.
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