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Vietnam, le bon élève de l’Asie

Au cours des six premiers mois de 2004, la croissance du Vietnam a atteint 7%. D’ici à la fin de l’année, elle devait se poursuivre à un rythme très élevé. Cette croissance est portée par le dynamisme des exportations et des investissements. Selon le Bureau général des statistiques, ces derniers ont atteint 7,5 milliards de dollars au cours du premier trimestre, soit 14% de plus que pour la même période en 2003.

Le Vietnam a, une fois de plus, pris le monde par surprise. La crise asiatique de la fin des années 90 avait fait craindre le pire mais l’économie vietnamienne est sortie de la récession avec des taux de croissance à la chinoise, un investissement privé local largement supérieur à l’investissement étranger et une capacité de consommation domestique en pleine expansion.

Cette croissance est la conséquence des réformes entamées il y a quinze ans. Ces réformes, baptisées Doi Moi, c’est à dire, «renouveau et ouverture», ont transformé en profondeur les mentalités de la population et des dirigeants, tout en remodelant progressivement l’environnement économique. En 2000, une loi destinée à stimuler les entreprises privées a été le point de départ d’une véritable explosion. Le secteur privé, pratiquement inexistant il y a quelques années, représente aujourd’hui près de 43% du PIB. Avec plus de 120 000 sociétés, il a quadruplé en quatre ans et fait travailler près de 90% de la population active. Il se crée actuellement au Vietnam une moyenne de 600 entreprises privées par semaine dont le capital moyen investi par entreprise est de 140 000 dollars.

Il est vrai que le Vietnam dispose d’incontestables atouts. Ce pays a un fort potentiel agricole, de nombreuses ressources naturelles, énergétiques, stratégiques, minières, encore largement sous-exploitées. Avec une population de plus de 80 millions d’habitants, une main d’œuvre éduquée et industrieuse, il représente un marché prometteur où l’on voit actuellement émerger des classes moyennes-supérieures au pouvoir d’achat chaque jour plus important.

Aujourd’hui, l’enjeu majeur du Vietnam réside dans le processus de transition à une économie de marché ouverte, bénéficiant à l’ensemble de la population. Pour la soutenir, ses principaux partenaires, notamment la Chine, les Etats-Unis, le Japon et l’Union Européenne, vont oeuvrer maintenant pour une accession rapide de ce pays à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle provoquera sans doute un bouleversement économique majeur au Vietnam. Mais elle sera surtout le symbole de son intégration complète dans la communauté internationale, après une trentaine d’années d’isolement en raison de la nature anti-démocratique de son régime.

Par Any Bourrier - Radio France Internationale - 14 Octobre 2004


L'investissement indirect étranger en recul

L'investissement indirect étranger au Vietnam, par placement boursier ou prise de participation dans des compagnies par actions vietnamiennes, est en baisse.

À l'heure actuelle, l'investissement indirect étranger n'atteint que 247 millions de dollars au Vietnam, où seules six Caisses d'investissement étrangères poursuivent leurs opérations. Parmi elles, la caisse IDG Venture Vietnam du groupe américain IDG, qui, malgré sa récente arrivée (2004), s'est d'emblée imposée comme premier investisseur indirect avec un capital de 120 millions de dollars. Les autres caisses sont de taille plus restreinte, comme Mekong Enterprise Fund de la compagnie de gestion des caisses d'investissement Mekong Capital (18,5 millions de dollars), et Vietnam Enterprise investment de la compagnie Dragon Capital (60 millions de dollars), pour ne citer que les principales.

Ces investissements indirects se concentrent dans 70 compagnies par actions au Vietnam, les placements boursiers demeurant très limités. Pourtant, dans les années 90 du siècle précédent, plusieurs investisseurs étrangers s'étaient montrés intéressés par les perspectives de l'investissement indirect au Vietnam, notamment de grandes caisses d'investissement (The Vietnam Fund -60 millions de dollars, Beta Vietnam Fund -70 millions de dollars, Templeton Frontier Fund -115 millions de dollars), mais depuis, toutes ou presque ont cessé d'opérer au Vietnam faute d'un rendement suffisant de leurs placements. Selon Mekong Capital, le taux plancher de bénéfices doit atteindre 20 % par an. Ainsi, depuis 2001, six caisses d'investissement étrangères cumulant 250 millions de dollars de capital, ont mis fin avant terme à leurs activités au Vietnam, a souligné Ly Tài Luân, président de l'Association des investisseurs financiers au Vietnam. De même, après quatre ans d'activité, les deux groupes japonais Nomura et Daiwa ont fermé leurs portes. Sur le plan de la prise de participation, l'investissement long terme dans les entreprises vietnamiennes est également très restreint. Sur la période 2001-2004, ce type d'investissement a été divisé par quatre par rapport à la période 1991-1997, avec une chute à 5-7 millions de dollars en moyenne par caisse, contre 20 millions de dollars autrefois.

Pourquoi un faible taux ?

Le fonds indirect étranger ne représente que 1,19 % des fonds d'investissement étrangers au Vietnam, soit un taux très faible par rapport aux autres pays de la région. À titre de comparaison, ce taux atteint 9,22 % en Thaïlande, 10,7 % aux Philippines, et 5,3 % en Malaisie.

Selon les experts, la faiblesse du capital indirect investi au Vietnam s'explique par la petite taille du marché boursier. La bourse du Vietnam ne capitalise en effet que 222 millions de dollars, soit, par exemple, 257 fois moins que la bourse indonésienne, et les transactions boursières journalières y sont quasi nulles (30.000 dollars en moyenne par jour). En outre, avec seulement 24 compagnies cotées, les opportunités sont également très restreintes pour les investisseurs. Facteur aggravant, les investisseurs conservent une certaine méfiance à l'égard des normes d'administration des entreprises vietnamiennes. Autant d'obstacles au développement du marché boursier, et donc à l'afflux de fonds indirects étrangers au Vietnam.

L'État n'autorise par ailleurs pas la participation étrangère dans nombre de secteurs de l'économie, a précisé le secrétaire général de l'Association des investisseurs de finances au Vietnam Nguyên Hoàng Hai : gestion de biens, services de fixation des biens d'entreprise, services de traitement des dettes, conseil en architecture urbaine, développement des ressources humaines, conseil en développement d'infrastructures, traitement de l'environnement, l'électricité, l'eau, la production d'acier et le développement des infrastructures. Dans la pratique, les investissements indirects étrangers ne sont autorisées que dans l'agriculture (y compris la pêche et la sylviculture), les services touristiques, l'hôtellerie et la restauration, les transports et télécommunications, les technologies et sciences, la santé et l'éducation. De surcroît, le taux de participation étrangère dans les entreprises vietnamiennes est limité à 30 %, soit un niveau nettement moindre que dans les autres pays de la région, où ce taux atteint généralement 50 %.

Par Ngân Huong - Le Courrier du Vietnam - 13 Octobre 2004