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Le voyage initiatique de Ea Sola au Vietnam se poursuit avec "Voilà voilà"

PARIS - La danseuse et chorégraphe Ea Sola qui renoue depuis quelques années avec son Vietnam natal après une initiation à la danse en France, livre avec "Voilà voilà", présentée depuis mercredi soir au Théâtre de la Ville à Paris, un troisième volet d'un voyage initiaque.

Cette nouvelle composition d'un heure et quart, affichée jusqu'au 29 mai dont elle a tout imaginé (la conception, la chorégraphie, la musique pour percussions, les arrangements musicaux, les décors et les costumes), a été précédée par "Sécheresse et pluie" avec le concours de vieilles paysannes du Nord Vietman et "Il a été une fois", pour laquelle Ea Sola avait fait route vers le sud et ses musiques mélancoliques.

"Voilà voilà" mêle danseuses-chanteuses et musiciens (surtout des percussions très persuasives) de diverses traditions, le "tuông", sorte d'opéra de cour stylisé d'influence chinoise, le "chèo", tradition du nord qui évoque le village, l'homme et la nature et le "ca tru", chant intimiste et poétique interprété par une femme, et rythmé par elle sur une percussion de bois.

Ces trois traditions musicales qui captivent l'attention autant par leur poésie et que par leur force, sont utilisées par Ea Sola comme représentantes de communautés qui tentent de communiquer entre elles et auxquelles s'intégre, sans problème, un violoncelliste, témoignage d'une ouverture sur un autre univers.

Les instrumentistes sont disposés sur le côté, revêtus de les sévères costumes traditionnels. Ils entourent les danseuses-chanteuses dont les longues tuniques recouvrant les pantalons, cachent les pieds, ce qui donne l'impression qu'elles glissent sur le sol entre des bandes de toiles colorées de motifs géométriques. Ces toiles vont disparaitre progressivement et le spectacle se termine dans un décor de toile blanche, comme si les barrières entre les traditions avaient disparu, comme si la danse aux figures encore limitées offrait une possibilité de réunion.

AFP, le 27 Mai 1999.