~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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Droits de l'homme non grata au Viêt Nam

Human Rights Watch dénonce l'étouffement de toute dissidence.

En 1997, première arrestation pour Thich Huyen Quang, patriarche suprême de l'Eglise unifiée du Viêt-nam (UBCV). Exilé depuis dans la province de Quang Ngai, le vénérable a lancé en 1993 un appel au respect des droits de l'homme. Un geste qui lui a coûté deux nouvelles arrestations, en 1994 puis en 1995. Détenu sans jugement à 81 ans, il souffre d'hypertension. Il avait appelé à la reconnaissance par Hanoi de l'UBCV, principale organisation bouddhiste dans le sud et le centre du pays depuis 1975. Celle-ci avait été dissoute par le gouvernement en 1981. Les autorités communistes ont emprisonné à partir de 1990 de «nombreux moines affiliés à l'UBCV», selon l'organisation américaine Human Rights Watch (HRW).

Vingt-cinq ans après sa réunification, le Viêt-nam ne respecte pas les normes internationales des droits de l'homme. Ce pays demeure une dictature étroitement contrôlée par le Parti communiste, où toute voix dissonante est étouffée. Malgré de récentes améliorations - la libération, le mois dernier, de plus de 12 000 prisonniers de guerre sudistes. Comme pour les bouddhistes, des prêtres catholiques ont été arrêtés au prétexte de «répandre de la propagande contre-révolutionnaire, sous couvert d'activités religieuses». De manière générale, le gouvernement vietnamien continue de «harceler, isoler, placer sous résidence surveillée et parfois emprisonner ses détracteurs», c'est-à-dire les dirigeants de partis politiques qui prônent des réformes démocratiques. Certains sont jugés et emprisonnés à vie pour «subversion». Parmi ceux-ci, un géologue, Nguyen Thanh Giang, qui a été libéré en mars 1999 grâce à une protestation internationale et une grève de la faim. Aujourd'hui, il doit «faire des rapports quasi permanents» à la police et ne peut voyager sans permission.

HRW livre, «à titre d'exemple», une liste de 48 prisonniers politiques, mais se garde de toute estimation globale. Le département d'Etat américain affirme que plus de 200 prisonniers politiques sont emprisonnés au Viêt-nam.

Par Alexandra Wydra - Libération, le 9 Mai 2000.