Washington doit s'impliquer, selon des vétérans US
HANOI - Un groupe d'anciens combattants américains de la guerre
du Viêtnam en visite à Hanoi a espéré lundi que Washington financerait dès
cette année une étude scientifique sur les séquelles des défoliants
chimiques utilisés par l'armée américaine sur la population vietnamienne.
Tom Corey, vice-président des Vietnam Veterans of America (VVA), a précisé
qu'un projet de loi serait soumis au Congrès avant la fin du mois et que
l'association tablait sur un financement fédéral d'environ 1,5 million de
dollars.
"C'est le début du règlement de cette question", a-t-il lancé.
L'aviation américaine a déversé des millions de litres de défoliants -
agent orange et autres dioxynes - sur le Viêtnam pendant le conflit pour
déloger les forces communistes vietnamiennes de leurs caches dans la
jungle.
"Voici un pays sur lequel 20 millions de gallons (ndlr, environ 75 millions
de litres) de défoliants très puissants ont été répandus sur de larges
zones géographiques, et leurs effets sur l'environnement et la santé
publique se font toujours sentir", a dit Tom Corey.
Selon le lieutenant-général Vu Xuan Vinh, membre du comité permanent des
Anciens combattants vietnamiens, deux millions de soldats et de civils
vietnamiens ont été exposés à ces agents chimiques et souffrent de
séquelles.
Il estime à 100.000 le nombre d'enfants atteints de malformation à la
naissance.
Le Viêtnam n'a créé qu'en juillet dernier un fonds destiné à aider
financièrement les victimes des défoliants.
Le projet défendu par les Vietnam Veterans of America mêlerait les
Etats-Unis à la lutte contre les séquelles de ces armes chimiques - une
évolution bloquée jusque là à Washington en raison des oppositions
politiques.
Une première phase, a expliqué Tom Corey, permettrait de recenser de
concert avec le million d'anciens combattants vietnamiens des données sur
les effets des gaz toxiques qui seraient transmises ensuite à un groupe de
recherche scientifique indépendant.
Si cette première étape se déroule bien, espère Tom Corey, qu'une blessure
par balle a paralysé en 1968, quelque 50 millions de dollars pourraient
être réunis en dix ans pour financer les recherches.
Reuter, le 4 janvier 1999.
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