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Les combats de coqs reprennent au Vietnam

HANOI - Refroidie par l'épizootie de grippe aviaire, la passion des Vietnamiens pour les combats de coqs fleurit de nouveau, provoquant la consternation des autorités sanitaires.

La grippe aviaire, dont le virus H5N1 est capable de franchir la barrière des espèces, a tué au moins 20 personnes depuis le début de l'épizootie, dont 14 au Vietnam. Et environ 15% des 250 millions d'oiseaux de basse-cour élevées dans le pays ont été abattus pour tenter d'endiguer l'épizootie. Mais la police de Ho Chi Minh-Ville a procédé la semaine dernière à l'arrestation de 13 parieurs qui participaient à des combats de coqs.

"Nous avons vu dans la presse des articles soulignant que la population semble plus attachée à ces coqs qu'aux volailles destinées à la consommation, mais je ne pense pas que nous fassions la moindre distinction entre les poulets destinés à la consommation et ceux destinés au divertissement", déclare Maria Cheng, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Tous les poulets exposés au virus doivent être abattus", ajoute-t-elle. Les coqs de combat peuvent coûter jusqu'à plusieurs centaines de dollars à leurs propriétaires, une somme à comparer aux 2 dollars que rapporte un oiseau de basse-cour ordinaire aux éleveurs.

Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que des propriétaires, qui choient leurs coqs de combat, aient cherché à protéger leurs bêtes et à ce que les autorités sanitaires aient retrouvé des coqs vivants dans les "zones rouges" décrétées autour des foyers d'infection, et à l'intérieur desquelles la totalité des oiseaux de basse-cour devaient être théoriquement abattus. "Nous n'avons cessé de dire qu'il existait un risque que des gens essaient de se soustraire aux directives d'abattage des services vétérinaires. Ils veulent protéger leurs sources de revenus", rappelle Anton Rychener, représentant au Vietnam de la FAO, organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.

L'épizootie au Vietnam est loin d'être terminée, ajoute-t-il. "Les gouvernements de la région doivent être vigilants. La maladie n'est pas sous contrôle."

Reuters - 17 Février 2004.