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Les trois mentors du PCV vont quitter leur postes

HANOI - Les trois mentors du Parti communiste vietnamien (PCV), les anciens dirigeants Do Muoi, Le Duc Anh et Vo Van Kiet, longtemps considérés comme les véritables maîtres du pays, vont quitter leurs postes de conseillers du Parti. "Maintenant que la période du 8e congrès du PCV (1996-2001) est achevée, nous allons nous retirer" a précisé, vendredi, Do Muoi, 84 ans. L'ancien numéro un vietnamien, qui avait dirigé le pays de 1991 à 1997, s'adressait à la presse en marge du 9e congrès du PCV qui a débuté jeudi à Hanoi. Il a estimé que son successeur, le général Le Kha Phieu "a apporté une importante contribution au Parti, mais a aussi commis des erreurs".

M. Phieu, 69 ans, doit être limogé dans les prochains jours par le congrès et le président de l'Assemblée nationale, Nong Duc manh, lui succédera. "M. Phieu devient vieux", a encore indiqué Do Muoi. Do Muoi, Le Duc Anh et l'ancien Premier ministre Vo Van Kiet qui avait contribué à l'accession au pouvoir de Le Kha Phieu en 1997, ont également joué un rôle important dans son limogeage. Ils avaient rendu publique, en octobre, une lettre accusant explicitement Le Kha Phieu d'avoir démontré un "manque de capacité dans la direction du Parti et de l'Etat". Cette publication était une première au Vietnam où les luttes au sein du pouvoir sont habituellement menées dans la plus grande discrétion.

M. Phieu, premier chef du PCV limogé avant la fin de son mandat quinquennal, avait été qualifié par des responsables de "pire chef du PCV" dans son histoire. Il cèdera sa place à l'issue du congrès à Nong Duc Manh, 61 ans, de l'ethnie Tai du nord du pays. Il deviendra le premier membre d'une ethnie minoritaire au Vietnam à accéder au poste de numéro un.

Selon des rumeurs circulant depuis plusieurs années dans les cercles politiques de Hanoi, M. Manh pourrait également être le fils naturel de Ho chi Minh, fondateur du Vietnam communiste. Personne ne sait si ces rumeurs sont fondées, mais "elle n'ont pas pu nuire à la carrière politique de M. Manh", a indiqué un diplomate à l'AFP. M. Muoi a refusé de préciser s'il soutenait le choix de M. Manh pour succéder à Le Kha Phieu. "Je ne suis pas délégué au congrès et je n'ai pas le droit de vote, mais je soutiendrai le candidat le plus qualifié", a-t-il simplement dit. Il a également rejeté l'idée que le fait que Nong Duc Manh soit membre d'une minorité ethnique ait influé sur sa nomination, au moment où le Vietnam a connu d'importantes manifestations des minorités au cours des derniers mois dans le centre du pays.

"Seuls ceux qui sont qualifiées sont capables de diriger le pays, a-t-il dit. M. Muoi n'a pas donné d'indications sur le maintien ou la suppression par le congrès des postes de conseillers du PCV. Ces postes avaient été créés en 1986 lors du 6ème congrès du PCV pour être attribués aux anciens dirigeants du pays, et leurs titulaires ont toujours exercé une influence prépondérante sur la direction du pays. "Aucune décision importante ne peut être prise au Vietnam si elle n'a pas l'aval des conseillers du Parti", a estimé un diplomate occcidental.

Agence France Presse, le 20 Avril 2001.