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Le parti communiste vietnamien réunit jeudi son 9ème congrès

HANOI - Le 9ème congrès quinquennal du Parti communiste vietnamien (PCV), qui entamera ses travaux jeudi à Hanoi devrait entériner le limogeage du numéro un vietnamien Le Kha Phieu et entraîner une redistribution des rôles à la tête de l'Etat et du gouvernement sans modifier les orientations politiques et économiques du pays. Le président de l'Assemblée nationale vietnamienne, M. Nong Duc Manh, devrait, selon des hauts-responsables du Parti, devenir le premier membre d'une ethnie minoritaire à accéder au poste de numéro un vietnamien après avoir accepté au dernier jour du "pré-congrès" du PCV, de succéder au secrétaire général du parti Le Kha Phieu.

M. Manh, 61 ans, membre de l'ethnie Tai du nord du Vietnam, dont le nom avait été cité à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, a finalement été choisi pour être le nouveau secrétaire général mardi lors de la dernière séance du "pré-congrès" du Parti qui avait débuté le 12 avril. Il avait initialement refusé de devenir le numéro un du pays car un premier vote des délégués du Parti ne lui avait assuré qu'environ 60% des voix et accordé près de 35% des voix à son principal rival pour ce poste, le chef du puissant Comité d'organisation du Parti communiste vietnamien (PCV) Nguyen Van An. M. Manh est revenu sur son refus après un second vote qui lui a permis d'obtenir une large majorité des voix, a-t-on précisé.

Le limogeage du chef conservateur du Parti Le Kha Phieu avait été réclamé par le comité central du PCV car son action à la tête du pays était considérée comme trop terne. M. Phieu avait tenté de s'assurer le soutien des clans conservateurs, des services de sécurité et de l'armée pour conserver son poste en faisant valoir qu'il représentait un gage de stabilité pour le Vietnam, agité par des troubles au cours des derniers mois. L'arrivée de M. Manh, président de l'assemblée nationale depuis 1992, à la tête du pays ne devrait cependant pas entraîner d'importantes modifications des orientations économiques et politiques du pays, estiment les diplomates et les observateurs à Hanoi.

"Tous les responsables sont convaincus de la nécessité de poursuivre les réformes et l'ouverture économique, mais aucun d'entre eux ne souhaite affaiblir le pouvoir absolu du Parti", a noté un diplomate. "Malgré la redistribution des rôles à la tête de l'Etat et le départ de l'ultraconservateur Le Kha Phieu, le 9ème congrès sera un congrès de continuité", a-t-il ajouté. Le Président de la république Tran Duc Luong devrait de son côté conserver son poste actuel, de même que le Premier ministre réformiste Phan Van Khai, bien qu'il ait demandé à deux reprises au cours des dernières années à démissionner car il estimait, selon des sources vietnamiennes, avoir "trop de responsabilités" mais "peu de pouvoirs" de décision.

Le congrès du PCV qui doit s'achever le 22 avril, réunira dans la capitale vietnamienne, pavoisée de drapeaux rouges frappés de la faucille et du marteau, près de 1.200 délégués représentant toutes les organisations du Parti. Le congrès devrait se contenter d'approuver à bulletin secret les décisions du "pré-congrès", notamment la nomination des nouveaux dirigeants. Il procédera à l'élection formelle d'un nouveau Bureau politique et d'un nouveau comité central et entérinera enfin la ligne politique et les objectifs économiques du Vietnam pour les dix prochaines années.

Agence France Presse, le 18 Avril 2001.


Le 9ème congrès du PCV marqué par les troubles au Vietnam

HANOI - Le Parti communiste vietnamien (PCV) entamera jeudi son 9ème congrès quinquennal alors que le pays a connu au cours des derniers mois les pires troubles intérieurs depuis des décennies qui ont entrainé une montée de la tension dans les relations du pays communiste avec les Etats-Unis. Les manifestations des minorités ethniques, survenues début février dans les Hauts-Plateaux du centre du pays ont pesé sur toutes les réunions préparatoires du congrès, notamment sur le "pré-congrès" du parti qui s'est achevé mardi dans la capitale vietnamienne, selon les diplomates en poste dans la capitale.

Le président de l'Assemblée nationale vietnamienne, M. Nong Duc Manh, devrait devenir le premier membre d'une ethnie minoritaire à accéder au poste de numéro un vietnamien après avoir accepté au dernier jour du "prè-congrès" de succéder au secrétaire général du parti Le Kha Phieu. M. Manh, 61 ans, membre de l'ethnie Tai du nord du Vietnam, dont le nom avait été cité à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, mais qui avait jusqu'alors refusé le poste de secrétaire général du PCV, selon des sources au sein du PCV, a finalement été choisi mardi lors de la dernière séance du "pré-congrès" qui avait débuté le 12 avril.

"Le choix du successeur de Le Kha Phieu a sans aucun doute été influencé par les troubles des derniers mois, qui avaient déjà entrainé la décision des hauts-responsables du PCV de limoger Le Kha Phieu", a indiqué à l'AFP un diplomate occidental sous le couvert de l'anonymat. Les autorités vietnamiennes avaient admis fin mars que des troubles importants ont eu lieu depuis plusieurs mois dans les Hauts-Plateaux du centre du pays, où des "centaines de jeunes gens" membres des minorités ethniques avaient notamment interdit l'accès à des zones de la région. Depuis octobre dernier, les "fauteurs de troubles" avaient incité les paysans à cesser le travail dans les champs, entraînant des pénuries dans le district, selon les autorités vietnamiennes.

En février, des milliers de membres des ethnies minoritaires avaient manifesté dans les Hauts-plateaux et l'armée avait été envoyée sur place pour rétablir l'ordre. Selon des habitants de la région, les manifestants réclamaient la restitution de leurs terres ancestrales, fortement déboisées, qu'ils estiment avoir été confisquées par des membres de l'ethnie vietnamienne majoritaire dans le pays (kinh, ou viet) qui y ont installé des plantations de café. Les autorités vietnamiennes avaient également affirmé avoir démantelé des bases clandestines implantées dans certaines localités de la province de Kon Tum et composées de plusieurs personnes. Après ces troubles, les plus importants depuis des décennies selon les analystes, des membres d'ethnies minoritaires s'étaient réfugiés au Cambodge voisin où ils s'étaient vu début avril accorder le statut de réfugié par l'ONU.

Les Etats-Unis avaient décidé de les accueillir et de leur accorder l'asile, provoquant la colère de Hanoi. Hanoi avait demandé aux Etats-Unis de "mettre fin à leur ingérence" dans les affaires intérieures du Vietnam et, en protestant vigoureusement contre l'asile accordé aux réfugiés, avait accusé Washington de "déstabiliser les relations du Vietnam avec le Cambodge et les Etats-Unis. "Ces troubles et leurs conséquences ont fortement pesé sur les débats des dirigeants communistes et ont ravivé les luttes des factions au sein de la direction du pays", a ajouté un diplomate. "Ils ont également coûté son poste au numéro un vietnamien Le Kha Phieu qui n'a su ni prévoir, ni régler rapidement les conséquences de cette agitation survenue alors que le PCV préparait déjà son congrès", a-t-il conclu.

Un membre du bureau politique du PCV, M. Pham Te Duyet, a indiqué de son côté avant le congrès que le Vietnam entend désormais mettre en place une "large politique unique de développement" pour les Hauts-plateaux, qui restent une des régions les plus pauvres du Vietnam. "Des scénarios concrets de développement ne pourront être soumis au congrès faute de temps, mais nous sommes convaincus que le prochain comité central issu du congrès assurera un développement vigoureux" de cette région, a-t-il noté.

Agence France Presse, le 18 Avril 2001.