~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
Le portail de l'actualité vietnamienne

Année :      [2004]      [2003]      [2002]      [2001]      [2000]      [1999]      [1998]      [1997]

Peine confirmée en appel pour un cyber-dissident vietnamien

La Cour suprême de Hanoï a confirmé mercredi en appel la condamnation à sept ans de prison du cyber-dissident vietnamien Nguyen Vu Binh, condamné pour "espionnage" après avoir diffusé sur l'internet une critique d'un accord frontalier entre Hanoï et Pékin.

L'audience, interdite aux journalistes et aux diplomates, a été marquée par des heurts survenus à l'extérieur du tribunal quand des membres des forces de sécurité ont tenté de chasser les étrangers du bâtiment.Un groupe interviewant un dissident venu soutenir Binh a été aspergé d'eau par des opposants et des journalistes étrangers ont été insultés tandis que des diplomates et des journalistes ont formé un cordon de protection autour de la soeur aînée de Binh.

La sentence, qui avait été prononcée le 31 décembre en première instance, comprend une assignation à résidence de trois ans qui prendra effet à la sortie de prison du dissident. Ancien membre d'un journal du Parti communiste vietnamien (PCV), Binh, 35 ans, avait été arrêté en septembre 2002 après la diffusion sur l'internet d'un texte intitulé "réflexion sur les accords frontaliers sino-vietnamiens".

Ces accords, signés en 1999, avaient déclenché une intense polémique chez les opposants au régime de Hanoï, qui estiment que le Vietnam a cédé du terrain à la Chine. Selon les médias gouvernementaux, Binh a été condamné pour avoir "écrit et échangé avec plusieurs éléments opportunistes dans le pays des informations et documents qui dénaturent le parti et les politiques de l'Etat". Plusieurs journalistes et intellectuels ont été condamnés depuis deux ans après avoir utilisé l'internet pour diffuser leurs critiques du régime de Hanoï.

La confirmation de la condamnation, qui intervient deux jours après la Journée internationale de la liberté de la presse, a été condamnée par les Etats-Unis. "Nous avions espéré que le gouvernement se saisirait de cette occasion pour réparer le mal fait à Nguyen Vu Binh", a regretté le porte-parole de l'ambassade américaine à Hanoï, Tom Carmichael. "La condamnation et la confirmation de cette sentence inique viole les droits de l'Homme", a-t-il ajouté, disant craindre que Binh fasse les frais de son témoignage, soumis par écrit en 2002 à une audience du Congrès américain sur les droits de l'Homme.

Agence France Presse - 5 Mai 2004