Cronique "Confidentiel d’Asie"
Au Vietnam, l’Assemblée nationale s’apprête à voter une loi destinée à
mettre un frein à l’avortement des fœtus féminins non désirés. Cette
nouvelle législation témoigne de l’inquiétude du gouvernement vietnamien
alors que les femmes deviennent minoritaires. En 1999, au moment du
recensement, ces dernières représentaient encore 50,8% de la population.
Depuis lors, la proportion s’est inversée. En moyenne annuelle, il y a
106
naissances masculines pour cent naissances féminines et le déséquilibre
est
encore plus flagrant dans les campagnes. Cet écart tient à la préférence
pour l’enfant mâle héritée de la tradition confucéenne, tradition
confortée
par les nécessités économiques. Le cas du Vietnam n’est pas isolé. En
Chine,
au moins cent millions d’hommes resteront célibataires, faute de femmes
en
nombre suffisant.
Au Cambodge, le produit intérieur brut, c’est à dire la richesse
nationale
par habitant est de 271 dollars par an, ce qui le place dans le peloton
de
queue, au 121ème rang parmi les 162 pays de la planète. En 1999, l’
assistance officielle au développement était de 24 dollars par habitant
au
Cambodge, contre 36 au Burkina Fasso, 44 en Georgie, 58 au Laos, 18 au
Vietnam. Et selon le Conseil pour le Développement du Cambodge, ce
dernier a
tout de même reçu plus de 73 % des sommes qui lui avaient été promises
par
les bailleurs de fonds étrangers.
Au Cambodge toujours, l’organisation anglaise Oxfam estime que 200 000
personnes sont engagées dans des conflits concernant des terrains
spoliés
par des militaires ou des haut-fonctionnaires. C’est le principal
obstacle
au développement, estime l’association. 10 à 12% de la population n’ont
pas
de terres dans un pays où 80% sont des ruraux.
Par Hélène da Costa - Radio France Internationale - 12 Juillet 2002
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