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Ho Chi Minh Ville commémore la fin de la guerre du Vietnam

HO CHI MINH VILLE - Le Vietnam communiste a célébré avec ferveur à Ho Chi Minh-Ville, l'ex-Saïgon, le 25e anniversaire de sa victoire sur le Sud. Des dizaines de milliers d'anciens combattants grisonnants, de jeunes recrues de l'armée vietnamienne et d'enfants ont fêté le "triomphe de la justice et de l'humanité".

Des milliers de soldats ont défilé au pas de l'oie sur l'esplanade de l'ancien palais présidentiel du régime sud- vietnamien au son d'airs révolutionnaires et folkloriques. D'importantes mesures de sécurité avaient été prises autour de l'enceinte, où seuls les dignitaires du Parti communiste vietnamien et les invités ont pu pénétrer. Des célébrations ouvertes à la population étaient prévues pour la soirée.

"La grande victoire du 30 avril représente le triomphe de toute la nation, de la justice sur la brutalité et de l'humanité sur la tyrannie", a déclaré le maire de la ville, Vo Viet Thanh, de la tribune dominée par un gigantesque portait de Ho Chi Minh, le père de la révolution communiste vietnamienne. Thanh a ajouté que la victoire était "la plus grande épopée de l'héroïsme vietnamien" et qu'elle avait mis fin à une guerre d'indépendance "d'une échelle et d'une sauvagerie sans précédent". Trois millions de soldats et de civils ont été tués pendant la guerre, qui fit aussi plus de 58.000 morts côté américain.

Il y a cinq ans, les manifestations du 20e anniversaire de la fin de la guerre avaient été placés sous le signe de la réconciliation avec Washington en vue de la normalisation des liens diplomatiques bilatéraux. Le régime de Hanoï a cette année adopté un discours plus vif, dénonçant la brutalité et l'agression américaines. Le sénateur américain John McCain, ex-prisonnier de guerre, a lui même contribué à tendre l'atmosphère avant les cérémonies en déclarant à Ho Chi Minh-Ville que la victoire était revenue au mauvais camp et que le Parti communiste freinait le développement du pays.

Avenir incertain

McCain, candidat malheureux à l'investiture du Parti républicain pour la présidentielle américaine, a même laissé entendre qu'un éventuel voyage de Bill Clinton cette année au Vietnam risquait de constituer un hommage injustifié à Hanoï. De nombreux Vietnamiens ont été choqués par les propos du sénateur de l'Arizona. Mais ils sont également conscients des difficultés que traverse leur pays: corruption, trafic, toxicomanie, prostitution, problèmes économiques et, plus globalement, le sentiment diffus de ne pas participer à la mutation en cours de la planète. Zachary Abuza, spécialiste du Vietnam au Simmons College, institution américaine, estime que les réformes économiques lancées depuis 1986 - le "doi moi" - ont incontestablement bénéficié aux 79 millions de Vietnamiens.

"En dépit de ses succès du 'doi moi', le programme de réforme a été parcellaire et le pays reste l'une des plus pauvres du monde", dit-il, avant d'ajouter: "La direction politique semble véritablement coupée de la jeunesse et de la population, de plus en plus urbaine, du Vietnam."

Par Dean Yates - Reuters, le 30 Avril 2000.


Le Vietnam célèbre le 25e anniversaire de la fin de la guerre

HO-CHI-MINH-VILLE - Né au milieu des sacs de sable et des fils barbelés, c'est un nouveau Vietnam, avec ses buildings et ses industries de pointe, qui a célébré dimanche le 25e anniversaire de la fin de la guerre contre les Etats Unis et ses alliés du Sud Vietnam. Près de 20.000 personnes étaient regroupées au Palais de la Réunification, le centre névralgique des commémorations, pour une grande parade militaire. Le bâtiment était décoré avec un portrait géant du légendaire chef communiste Ho-Chi-Minh et de huit grandes bannières saluant la victoire de 1975.

Ce bâtiment est l'endroit même où les chars nord-vietnamiens ont renversé les grilles, le 30 avril 1975, mettant fin à 15 années de guerre. Rebaptisé depuis Palais de l'Indépendance, le bâtiment était alors le siège du gouvernement sud-vietnamien, pro-américain. Les représentants de l'Armée de terre, de l'Aviation et de la Marine ont paradé pour former un grand demi-cercle sur la pelouse du palais tandis qu'à leur côté, des jeunes et des travailleurs agitaient le drapeau national rouge frappé d'une étoile dorée au centre.

''Nous marchons vers Saïgon pour libérer notre pays'', proclamaient notamment les chants patriotiques accompagnant le défilé militaire. Tous les héros de la guerre étaient réunis, à l'image du général Vo Nguyen Giap, l'architecte des victoires contre les Français et les Américains, et du général Van Tien Dung qui entra dans Saïgon -depuis rebaptisée Ho-Chi-Minh-Ville - le 30 avril 1975.

''Ce dont le Vietnam et Ho-Chi-Minh-Ville peuvent jouir aujourd'hui, la nation le doit aux 30 ans de combats incessants et à la perte de millions de vies humaines'', a déclaré le maire de la capitale vietnamienne, Vo Viet Thanh.

Associated Press, le 30 Avril 2000.


Célébration de la victoire de 1975 sur fond de grogne contre les Etats-Unis

HO CHI MINH-VILLE - Le Vietnam a lancé samedi les commémorations de sa victoire sur les Etats-Unis avec un appel à une contribution de Washington en vue de surmonter les conséquences de la guerre. Mais, les cérémonies marquant le 25ème anniversaire de la fin du conflit se déroulent dans un climat de grogne contre les Etats-Unis.

Au cours d'un meeting à Hanoi à la veille de l'anniversaire de la prise de Saigon, le 30 avril 1975, le Premier Ministre Phan Van Khai a souligné que "les Etats et les pays ayant participé à la guerre d'agression américaine au Vietnam ont la responsabilité de contribuer au règlement des conséquences de la guerre". "Le Vietnam se félicite que certains gouvernements de ces pays aient conscience de cette responsabilité, notamment par le biais d'une coopération efficace avec le Vietnam", a ajouté M. Khai. Il s'est abstenu de citer, à cette occasion, les Etats-Unis, une omission qui suggère clairement une certaine grogne de la part de Hanoi à l'égard de Washington. L'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Thaïlande, la Corée du Sud et les Philippines ont pris part à la guerre du Vietnam, aux côtés des forces américaines qui soutenaient le régime de Saigon.

A Saigon, devenue depuis Ho Chi Minh-Ville, la commémoration se déroule dimanche, le jour même de la capture de la ville par les forces communistes de Hanoi. Les Etats-Unis et le Vietnam ont noué des relations diplomatiques en 1995, mais cinq ans plus tard, une normalisation complète reste encore à parachever en l'absence d'un accord commercial entre les anciens adversaires. Dans les derniers jours, le Vietnam avait déjà évoqué son souhait de voir les Etats-Unis lui fournir une aide substantielle pour faire face aux suites de la guerre, par exemple aux méfaits provoqués par les défoliants déversés par l'aviation américaine.

Le ministre des Affaires étrangères Nguyen Dy Nien, recevant le Sénateur John McCain, avait exhorté ce dernier, un ancien officier prisonnier de guerre au Vietnam, à user de son influence pour débloquer une telle aide. Mais, les déclarations faites ensuite par le sénateur, candidat malheureux à l'investiture républicaine à l'élection présidentielle de cette année, ne sont pas faites pour détendre l'atmosphère entre Washington et Hanoi.

M. McCain a suscité une forte protestation vietnamienne après avoir évoqué les mauvais traitements subis en détention par les prisonniers de guerre américains. Le sénateur, qui a quitté le Vietnam vendredi, a ensuite déclaré publiquement que c'était "le mauvais côté" qui avait gagné la guerre, reprochant aux dirigeants de Hanoi d'avoir été responsables de la fuite massive de "boat people", d'exécutions sommaires, et de l'envoi en camps de "rééducation" des anciens fonctionnaire et officiers sud-vietnamiens. Ces propos n'avaient pas encore donné lieu samedi à une réaction officielle, mais il est clair qu'ils ont été accueillis avec irritation.

L'an dernier, les relations américano-vietnamiennes ont semblé décoller pour de bon avec la signature par Hanoi d'un accord commercial, mais cet accord n'a toujours pas été ratifié par le parlement vietnamien. Dans les dernières semaines, une source supplémentaire de friction s'est fait jour à la suite d'une résolution de la commission des affaires étrangères de la Chambre des Représentants déplorant les violations par Hanoi en matière des droits de l'homme. Cette résolution a entraîné une protestation vietnamienne.

A Ho Chi Minh-Ville, des drapeaux révolutionnaires ont été hissés dans les rues pour saluer la "libération" du Sud-Vietnam et sa réunification avec le nord communiste victorieux. La façade de l'ancien palais présidentiel, théâtre de la reddition du 30 avril 1975, est ornée d'un gigantesque portrait de Ho Chi Minh, le leader communiste décédé en 1969. Pour des raisons de sécurité, peu d'indications, cependant, ont été fournies par les autorités sur le déroulement des cérémonies. Celles-ci auront lieu dans l'enceinte du palais, et les responsables officiels, observant que tout risque de complot par des adversaires du régime ne pouvait être complètement écarté, se sont refusés à identifier les dirigeants qui seront présents.

AFP, le 29 Avril 2000.