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Gestion de la circulation : défaut et gaspillage

Embouteillages, chaussée creusée, inondations... tels sont des problèmes impérieux de la mégapole du Sud. Ce qui a été évoqué lors de la dernière session du Conseil populaire de Hô Chi Minh-Ville.

Face à l'augmentation du nombre d'accidents sur l'axe transasiatique, le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville a fait installer un muret en béton, afin de séparer les motos des automobiles. Il s'agissait d'une juste décision mais sa réalisation a été la cause de gros soucis. "Beaucoup de conducteurs de moto entrent de plein fouet dans le muret", se plaint Huynh Van Toi, patron d'un poste à essence implanté au bord de la route transasiatique, dans le district suburbain de Hoc Môn. Même la police de la circulation est mécontente de l'insécurité sur ce tronçon de route. "Pas de signaux ni de lumière réfléchie sur le muret. C'est très dangereux pour les conducteurs", explique le capitaine Pham Van Thinh.

L'insécurité de la route est ainsi provoquée par la faiblesse de la gestion du Service des communications. Ce n'est pas seulement l'axe transasiatique, mais également bon nombre d'autres rues comme Nguyên Kiêm, Nguyên Thi Minh Khai, Vo Van Tân et Dinh Tiên Hoàng qui en sont victimes. Au rond-point de Phu Dông Thiên Vuong ( arrondissement ) les embouteillages deviennent monnaie courante.

L'anarchie de la circulation à Hô Chi Minh-Ville résulte également de la mauvaise organisation des travaux publics. Une chose est sûre, c'est qu'il faut creuser la chaussée pour installer les réseaux d'eau, d'électricité et de télécoms. Néanmoins, le mécontentement des habitants s'exacerbe face à la lenteur des travaux. Quant aux trottoirs, ils ont leurs propres désagréments. Faits pour les piétons, ils sont occupés par des commerçants. Les tavernes provisoires du petit déjeuner poussent dès l'aube et ce, jusqu'à 9 h du matin. Dans la journée, ils se transforment en parking pour motos ou en dépôts.

3,5 millions de dollars pour 121 feux tricolores

"Le problème se trouve dans l'incompétence du contingent consultatif, lors de l'élaboration des projets", explique un officiel du service de la police routière. Quant à Vu Kiên Thiêt, directeur adjoint de la Direction de la circulation urbaine, relevant du Service municipal des communications, la raison réside dans le retard des projets. Ces derniers, adoptés en 1996, ne se réalisent que cette année. "Ces projets ne sont pas appropriés à la situation actuelle, malgré de nombreuses corrections", reconnaît-il. Il explique que le grand plan, sur le renforcement de la capacité de gestion de la circulation urbaine à Hô Chi Minh-Ville, a pour but de rénover quatre axes routiers, d'un total de 23 millions de dollars. Mais à l'exception d'un seul, la réalisation des trois autres axes a dû être suspendue provisoirement, face aux réactions des habitants. Pour chaque modification, l'argent est ainsi jeté par la fenêtre. Récemment, les Saïgonais se sont préoccupés du changement de 121 feux tricolores, d'un coût de 3,5 millions de dollars, prêtés par la Banque mondiale. Ils le considèrent comme un gaspillage, du fait que la plupart de ces feux n'ont été installés qu'en 2000 grâce à une aide financière du gouvernement français. De plus, deux tiers du total des 1.500 carrefours de la ville ne sont pas équipés de feux de signalisation.

Comment faire pour tout remettre en ordre ? La réponse dépend des autorités locales, dont les mesures déjà lancées, n'apportent pas encore de résultats encourageants.

Par Linh Huong - Le Courrier du Vietnam - 13 Décembre 2004