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Cinquième mort du virus de la grippe aviaire au Vietnam

HANOI - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé lundi qu'une cinquième personne était morte au Vietnam du virus de la grippe aviaire, alors que les experts émettaient des doutes sur la réalité des abattages de poulets par les éleveurs. Une fillette de huit ans, décédée samedi à Hanoï, est la cinquième victime prouvée du virus H5N1. La semaine passée, les autorités avaient attribué 13 morts à l'épidémie qui ravage les élevages de poulets du pays. Elles n'ont pas avancé de nouveaux chiffres depuis.

Un médecin de l'hôpital pédiatrique de la capitale a de son côté indiqué que neuf malades montrant des symptômes suspects étaient actuellement soignés dans ce seul établissement. Depuis une semaine, l'OMS craint par dessus tout la transmission du virus d'humain à humain et a prévenu que les conséquences seraient potentiellement désastreuses si l'hypothèse était vérifiée.

Mais l'organisation, à ce jour, estime toujours que la contamination passe par des excréments de poulets malades. "L'infection (de la cinquième victime) semble venir d'une volaille. Il n'y a apparemment toujours pas de transmission d'homme à homme", a indiqué Bob Dietz, porte-parole de l'OMS à Hanoï.

L'épidémie inquiète l'ensemble du continent asiatique. La Corée du Sud, le Japon et Taïwan sont aussi concernés. Taïwan a détruit au total 55.000 poulets depuis vendredi dernier, après la découverte de deux foyers du virus H5N2, moins dangereux que le H5N1. Mais seul le Vietnam a fait état de victimes humaines. Et plusieurs questions restent en suspens sur la gestion de la maladie par les autorités de Hanoï. Dimanche, l'OMS s'était interrogée sur la façon dont le problème était géré au centre du pays, où aucune province n'est officiellement touchée.

Lundi, Anton Rychener, responsable de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Hanoï, a cette fois émis des doutes sur le respect par les éleveurs des consignes d'abattage. "Je crains que cela ne soit pas le cas, parce que le message sur la compensation des fermiers ne semble pas être passé", a-t-il expliqué. La FAO a indiqué qu'elle indemniserait les paysans pour la destruction de leur cheptel. Dans le sud du pays, le gouvernement leur a offert un dollar par poulet. Soit environ la moitié du prix au détail. "Nous parlons là de millions de dollars", a insisté le responsable.

Par ailleurs, tous les cas d'infection humaine ont été enregistrés dans le nord du pays, alors qu'officiellement, l'épidémie de grippe aviaire avait touché d'abord les cheptels du sud. Deux experts de l'OMS et de la FAO sont arrivés à Ho Chi Minh-Ville (sud) samedi à la recherche de victimes humaines potentielles.

"Nous ne savons pas pourquoi nous n'avons pas entendu parler de cas dans le sud. Nous avons envoyé une équipe pour enquêter", a indiqué le Dr. Peter Horby, épidémiologiste de l'OMS. "C'est peut-être simplement un problème de filtrage d'information qui n'arrive pas jusqu'à nous". Dix experts étrangers supplémentaires des deux agences onusiennes et du Centre américain de controle et de prévention des maladies (CDC) sont attendus cette semaine au Vietnam.

Même le nombre exact de provinces affectées est inconnu. Les autorités parlent de huit dans le nord et sept dans le sud mais la réalité est probablement au delà. Un responsable avait estimé la semaine passée que la moitié des 64 provinces du pays étaient concernées à des degrés divers.

Agence France Presse - 19 Janvier 2004