Empoisonnements criminels dans des écoles
HANOI - Des dizaines d'élèves et enseignants ont été
victimes d'empoisonnements criminels dans des écoles des
hauts plateaux du Vietnam, théâtre de troubles sociaux et
où
une partie de la population boycotte le système
d'éducation.
Les victimes ont toutes été grièvement atteintes et ont
été
emmenées à l'hopital, a rapporté le journal des syndicats
Lao
Dong (Travail). Quelque 32 enfants étaient toujours dans
un
état sérieux vendredi.
Les empoisonnements ont été provoqués par "de bizarres
produits chimiques sentant mauvais et qui ont été déposés
en
classe par des étrangers", selon le journal. Lao Dong
ajoute
qu'une autre attaque du même genre lundi a également fait
plus
de 40 victimes.
Le journal Thanh Nien (Jeunesse), à Ho Chi Minh-Ville, a
fait
état de son côté d'un total de cinq attentats en trois
jours
consécutifs, de mardi à jeudi, au cours desquels près de
200
élèves et enseignants ont été empoisonnés.
Aucun des deux journaux n'avance d'explication sur les
motifs
et les auteurs des attentats, tandis que la police locale
s'est
refusée à toute déclaration.
Les écoles ont été au centre d'une série de troubles
sociaux qui
ont agité les minorités ethniques, principalement
chrétiennes,
des hauts plateaux du centre du Vietnam, dont la province
de
Dak Lak, depuis octobre dernier. L'enseignement y est
majoritairement diffusé en vietnamien plutôt que dans les
quatre
principales langues des minorités.
Les manifestants réclamaient aussi la restitution de
leurs terres
ancestrales qu'ils estiment avoir été confisquées par des
membres de l'ethnie vietnamienne majoritaire dans le pays
(kinh, ou viet) qui y ont installé des plantations de
café, dont le
Vietnam est devenu le deuxième exportateur mondial en
quelques années.
Agence France Presse, le 6 Avril 2001.
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