Des chiens au Vietnam pour rechercher des dépouilles de soldats américains
L'armée américaine, toujours obsédée par ses
soldats disparus pendant la guerre du Vietnam,
va utiliser deux chiens pour rechercher les
dépouilles restées introuvables, espérant
progresser dans un travail laborieux, dans des
zones souvent très difficiles.
Panzer et Maximus, des chiens bergers
appartenant à la police de Rhode Island, vont
travailler dans le centre et le sud du Vietnam sur
sept sites différents, dans lesquels se trouvent
en principe les dépouilles de 12 soldats, a
indiqué samedi à Hanoi le Lieutenant Steve
Hawley, commandant de la JTF-FA (Joint Task
Force-Full Accounting) au Vietnam.
Les deux chiens participeront à la 72e opération
de recherche de la JTF-FA, qui aura lieu du 18
février au 20 mars. Le lieu exact de leurs
recherches n'a pas été divulgué à la demande
des autorités.
L'armée américaine témoigne ainsi de sa volonté
de ne pas abandonner les 1.444 soldats
américains encore portés disparus au Vietnam,
pour un total de 1889 en Asie du sud-est.
"Nous n'abandonnons personne, nous ne
baissons les bras avec personne", a insisté le
Lieutenant Hawley.
Les recherches sont plutôt fructueuses
lorsqu'elles concernent des crashs d'hélicoptères
ou de gros avions. Mais les soldats morts dans
des combats au sol ou les pilotes d'avions de
chasse, qui peuvent avoir parcouru
d'importantes distances entre le moment où ils
ont été touchés et le lieu du crash, sont bien
plus complexes à retrouver.
"Il arrive que dans certains cas, nous soyons
arrivés au bout de nos capacités actuelles. Mais
si une nouvelle information nous parvient, ou si
une nouvelle méthode devient possible, telle
que ces chiens, on se remet au travail", a ajouté
l'officier américain.
C'est la première fois que des chiens seront
utilisés au Vietnam pour la recherche des
soldats américains disparus pendant les
combats, les "Missing in action" (MIA).
"Nous étions tous sceptiques au départ", a
reconnu le lieutenant. Mais "ces chiens ont
localisé des restes de soldats datant de la
guerre civile américaine".
Si Panzer et Maximus se révèlent efficaces, et
que les autorités vietnamiennes n'y voient pas
d'objection, l'expérience sera renouvelée.
"Dans mon esprit, le pire qui puisse arriver est
que ça ne marche pas", a insisté le militaire.
Le Vietnam et les Etats-Unis coopèrent depuis
1986 pour retrouver dans d'anciennes zones de
combat reculées du Vietnam des restes de GI
disparus pendant le conflit, qui a pris fin en 1975
et a fait 58.000 morts américains. Une
coopération similaire a lieu au Laos et au
Cambodge.
De temps en temps, des cercueils recouverts de
la bannière étoilée sont embarqués à bord d'un
avion de l'US Air Force. Les dépouilles sont
ensuite examinées au Centre d'identification des
Etats-Unis basé à Hawaï.
Les deux pays sont aujourd'hui concentrés sur
leurs relations économiques et le règlement de
certaines disputes commerciales. Mais les deux
pays collaborent étroitement dans ce dossier,
fondamental pour l'armée américaine.
L'attitude positive du Vietnam avait d'ailleurs été
évoqué comme l'une des raisons de la levée de
l'embargo américain, en 1994.
Les Etats-Unis fournissent de temps en temps
aux Vietnamiens des informations susceptibles
de les aider à retrouver leurs propres disparus.
Agence France Presse - 15 Février 2003.
|