Le savoir-faire suisse profite au Vietnam
Au Vietnam, l’aide suisse au
développement a un impact
positif sur la croissance
économique du pays.Lors de la conférence annuelle de
la Direction du développement et
de la coopération (DDC),
Micheline Calmy-Rey a souligné
l’importance de telles
collaborations.
LAUSANNE - La Suisse multiplie les efforts pour soutenir le Vietnam dans ses
réformes économiques et sociales. Ce pays d´Asie du sud-est en
pleine transition était au centre de la conférence annuelle de la DDC
vendredi à Lausanne.
A l’occasion de cette manifestation, Micheline Calmy-Rey, la ministre
suisse des affaires étrangères a tenu à souligner plusieurs éléments.
«Les investissements suisses ne peuvent porter des fruits qu’à
condition que les pays partenaires soient prêts à relever les défis du
développement, du changement et de la transition», constate la
ministre.
«Ces mêmes partenaires doivent également partager notre vision de
la stabilité globale, du développement durable et des droits de
l’homme.»
De son côté, le directeur de la DDC, Walter Fust, a rappelé que le
Vietnam était un pays prioritaire de l’aide suisse au développement
depuis bientôt dix ans.
Conjointement avec le secrétariat d´Etat à l´économie (seco), la DDC
a reconduit son programme d´aide jusqu´en 2006. Le budget pour
2003 se monte à plus de 18 millions de francs, contre 16,6 millions
l’année passée.
Vingt projets en cours
Quelque vingt projets sont en cours
actuellement dans ce pays, a expliqué
devant la presse Adrian Schläpfer,
vice-directeur de la DDC.
Ils se concentrent sur quatre axes: le
développement urbain et les réformes
au sein de l´administration, la bonne
gouvernance, une économie ouverte
ainsi que la gestion durable des
ressources naturelles.
La DDC et le seco mettent aussi la priorité sur la croissance et le
développement des secteurs privé et financier. Intégrer le Vietnam
dans l´économie mondiale et préparer à terme une adhésion à l´OMC
constituent leur principal objectif.
Les tâches restent cependant clairement définies entre les deux
institutions. La DDC s’occupe de la réforme de l’administration
publique, de la modernisation des structures du pays et de la lutte
contre la corruption.
Tandis que le seco se focalise sur la gestion des échanges
commerciaux et le développement économique.
Présent à la conférence, le vice-premier ministre vietnamien Vu Khoan
a donc tenu à souligner les «progrès significatifs» que son pays a
effectués depuis les réformes entamées dans le milieu des années 80,
surtout dans le domaine économique.
«En dix ans, le Vietnam a réussi à réduire de moitié le taux de
pauvreté», s´est-il félicité. Mais malgré cela, de nombreux défis
restent à relever, estime Adrian Schläpfer.
Droits de l´homme pas évoqués
Devant le palais de Beaulieu, une toute petite
manifestation est venue rappeler que les
progrès économiques ne valent rien sans le
«respect des droits de l´homme», lisait-on sur
une banderole.
Une question qui n´a pas été abordée
directement en conférence de presse, ni du
côté suisse, ni du côté vietnamien.
Mais répondant à une question d´un
journaliste, le vice-directeur de la DCC a précisé que la Suisse était
«préoccupée» par ce thème.
De son côté, Vu Khoan s’est contenté d’affirmer qu’«après cinquante
années de guerre, le droit fondamental du peuple vietnamien était
d’avoir un travail stable et de vivre en paix».
Un objectif en passe d’être réalisé au vu du succès de la
manifestation. Près de 1500 personnes ont assisté à cette
conférence de la DDC.
«Je suis stupéfait du nombre de personnes qui sont présentes, cela
démontre à quel point le Vietnam est devenu intéressant pour les
investisseurs», se félicite un homme d’affaires romand présent à
Lausanne.
Un intérêt croissant confirmé par le directeur de la section
développement et transition du seco. «Une quantité croissante de
PME prennent des participations au sein de joint-ventures au
Vitenam».
Et parmi les personnes présentes à Lausanne, on ne rencontre pas
que des économistes. Architectes, ingénieurs, enseignants et même
des pianistes semblent désormais vouloir tenter leur chance au
Vietnam.
Les facilités de crédit octroyées par le seco dans le cadre de son
programme SOFI (Swiss Organization for Facilitating Investments)
comme le Fond pour les entreprises innovantes sont stimulantes à cet
égard.
Elles devraient en outre contribuer à l’amélioration des conditions de
vie du peuple vietnamien.
Par Anna Nelson et Raffaella Rossello - SwissInfo - 29 Août 2003.
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