Les hôpitaux centraux sont surchargés
Depuis une dizaine d'années, les hôpitaux au niveau central sont totalement surchargés. Quelques mesures sont appliquées mais les résultats demeurent encore limités.
L'hôpital Viêt Duc, à Hanoi, assure les secours d'urgence dont de nombreux cas graves. En outre, un grand nombre de patients souffrant de troubles plus légers viennent des provinces. À l'Institut pédiatrique, 70 % des malades sont adressés par les hôpitaux des districts ou des provinces.
Selon des données du ministère de la Santé, le nombre de malades envoyés dans les hôpitaux centraux s'accroît chaque année, d'où une surcharge des hôpitaux au niveau central. La raison de cette situation découle de la faiblesse des bases matérielles, de la qualification cadres des districts ou des provinces. En outre, la qualité des services n'est pas conforme aux demandes en hausse constante des habitants, et de nombreuses provinces n'ont pas d'hôpitaux spécialisés. Les politiques sanitaires expliquent cette situation, par exemple, la carte d'assurance-santé est seulement acceptée dans les grands hôpitaux, et les malades ont le droit de choisir l'hôpital dans lequel ils veulent se faire soigner.
Des diagnostics souvent peu fiables
L'hôpital Bach Mai est le premier hôpital à procéder à des échanges d'informations avec 26 hôpitaux provinciaux, sur la santé des malades. Grâce à ces dernières, Bach Mai a pu détecter des erreurs de diagnostic. Le taux de diagnostics corrects représentait 57 % en 2003 contre 28 % en 1998. Sur un total de 29.444 malades sur la période 2001 à 2003, traités dans les hôpitaux centraux, seuls 29 % ont bénéficié d'un diagnostic correct. On sait bien que les médecins ont des difficultés pour appréhender les nouvelles informations et techniques, et que les matériels et équipements sont rares.
Depuis 2000, le ministère de la Santé a lancé un mouvement destiné à renforcer le personnel sanitaire dans les centres de santé de base. En l'espace de 3 ans, 1.779 cadres qui travaillent dans les hôpitaux centraux sont envoyés dans les centres de base. Pourtant, ce mouvement n'a pas donné des fruits concrets. Selon les rapports des hôpitaux centraux, en 2001, 654 cadres des hôpitaux centraux travaillent dans les centres de base et en 2003, ce chiffre était de seulement 372.
Au niveau provincial, la situation est identique. En 2001, 200 cadres ont été envoyés dans les centres de base contre 162 en 2003. Selon le ministère de la Santé, les aides des hôpitaux centraux ne satisfont pas les besoins des hôpitaux locaux. Ces derniers manquent d'équipements modernes pour les médecins venant d'en haut. En outre, les politiques prioritaires destinées à encourager les médecins des hôpitaux centraux à travailler dans les hôpitaux locaux demeurent limitées. C'est ce qui explique les difficultés rencontrées par la branche de la santé, afin de remédier à cette situation.
Par Huong Linh - Le Courrier du Vietnam - 9 Février 2004
|