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59 cas au Vietnam

Les trois Français atteints de pneumonie atypique soignés dans l'hôpital français de Hanoi ne vont pas être rapatriés en France, comme on avait pu le croire. Une équipe de onze membres du service du santé des armées (dont quatre médecins et quatre infirmiers) vont partir ce week-end à Hanoi pour relayer le personnel encore en place. Celui-ci devrait, dès son arrivée dans la capitale, être hospitalisé dans le service de maladies infectieuses à la Pitié-Salpétrière.

L'hôpital français de Hanoi, déjà vidé de ses autres malades (tous transférés dans un autre établissement), sera fermé plus tard pour une décontamination complète. Au total, 59 cas ont été enregistrés au Vietnam, mais aucun dans les derniers jours. Comme beaucoup d'autres pays d'Asie, le Vietnam a cependant mis en place des contrôles aux frontières et dans les aéroports pour éviter la diffusion de l'épidémie. Les passagers sont désormais «filtrés», selon les recommandations de l'OMS. Et ils se voient remettre une fiche d'information rappelant les symptômes et la conduite à tenir en cas de doute. Enfin, mesures peut-être plus commerciales que de santé publique, Air France a annoncé qu'un médecin agréé assisterait désormais à l'embarquement des passagers à Hanoi afin de repérer d'éventuels signes de la maladie. La compagnie a par ailleurs rappelé que «dans la cabine d'un avion l'air est pratiquement aussi pur que dans une salle d'opération...», et que le commandant de bord avait toute latitude pour demander, via le centre de contrôle opérationnel de Roissy, l'intervention d'un Samu pour un malade dès son arrivée.

Libération - 29 Mars 2003.


Les médecins dévoués en dépit du danger de la pneumonie virulente

Malgré la peur, les médecins volontaires ne reculent pas devant le danger. Leur conscience professionnelle et l'amour de leur prochain les ont aidés à tenir tête à la pneumonie atypique et à sauver des vies.

Pendant que les Hanoiens discutent avec passion de l'apparition du virus mortel, accompagné du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), à l'hôpital franco-vietnamien les médecins et infirmiers mènent un combat silencieux, jour et nuit, contre cette maladie redoutable. Parmi eux, des médecins venus de l'hôpital de Bach Mai, comme Nguyên Dat Anh, Nguyên Gia Binh, Nguyên Van Chi, Pham Duê, Nguyên Kim Son, Dô Ngoc Son, Dang Quôc Tuân et Pham Van Vung... Tous sont volontaires et souhaitent conjuguer leurs efforts avec leurs confrères de hôpital franco-vietnamien, pour soigner les malades, certains au seuil de la mort. Les difficultés et le danger de contamination ne les font pas reculer. Même les dirigeants de l'hôpital de Bach Mai, comme les professeurs Trân Quy, Nguyên Chi Phi, ou les spécialistes de traitement et de secours, comme les professeurs Lê Dang Hà, Nguyên Duc Hiên et Nguyên Thi Du, participent à cet âpre combat sanitaire.

Selon un expert du département de traitement, relevant du ministère de la Santé : face à la mort, tout le monde recule. Mais pour ces médecins, la morale de la médecine et l'amour de leurs prochains leur ont permis d'affronter et de dépasser cette peur légitime. Ils travaillent de manière spontanée, car ils comprennent que les patients et même leurs collègues frappés par la pneumonie atypique ont besoin d'eux, impérativement. Seuls ces médecins volontaires, avec leurs expériences et leurs connaissances professionnelles, peuvent lutter contre le mal et l'éradiquer. Malgré leur courage, ces médecins se refusent à parler d'eux-mêmes. Mais leur dévouement et leur bienveillance en disent long. Les héros n'ont pas besoin de parler, mais agissent d'abord. Ces médecins forcent l'admiration.

Le spectre d'une contamination massive s'éloigne

Selon le Comité national de pilotage pour la prévention et la lutte contre le SRAS, depuis la découverte du premier patient infecté par ce virus (un Américain d'origine chinoise venu de Hongkong), 58 Vietnamiens et étrangers ont été touchés par la maladie. Parmi eux, 2 infirmières vietnamiennes et 2 médecins, un Vietnamien et un Français, sont malheureusement décédés. Désormais, avec les efforts des médecins et des infirmiers, seul un patient est encore en danger. Une vingtaine d'autres sont tirés d'affaire, dont seize qui ont déjà retrouvé leurs familles.

D'après les spécialistes de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), un médicament efficace pour lutter contre cette maladie n'a pas encore été trouvé, mais les diagnostics et le traitement des médecins vietnamiens s'avèrent efficaces et positifs. La possibilité d'infection par la pneumonie atypique reste encore assez élevée, mais grâce aux mesures actives de prévention et de lutte contre le SRAS, les foyers de l'épidémie ont été maîtrisés. Les dirigeants du ministère de la Santé, ainsi que les départements concernés, comme ceux de traitement et de santé préventive, de même que l'hôpital franco-vietnamien et celui de Bach Mai, concentrent leurs efforts à lutter contre l'épidémie, à traiter les patients et à mettre un terme à cette maladie au Vietnam.

Par Thu Hà Nguyên - Le courrier du Vietnam - 28 mars 2003