Un chef de la police vietnamienne s'oppose à la peine capitale
HANOI - L'un des plus hauts responsables de la police
vietnamienne, le général Pham Chuyen, s'est prononcé contre la
peine de mort, estimant qu'au vu des statistiques de la violence, les
exécutions ne faisaient pas baisser la criminalité.
"Je suis d'accord avec l'opinion selon laquelle il est nécessaire
d'avoir des châtiments moins sévères que la peine de mort",
explique-t-il, selon le quotidien officiel Tuoi Tre (Jeunesse) qui le
cite.
"En fait, elle (la peine capitale) ne fait pas reculer la criminalité, pas
plus qu'elle ne fait peur aux gens. Je pense que la plus grave peine
devrait être de priver quelqu'un de sa nationalité".
Selon lui, les affaires de corruption devraient être réglées par des amendes.
Ses propos interviennent sur fond de débat, à l'Assemblée nationale vietnamienne, sur une
réforme de la justice, abordant notamment les procédures des tribunaux et les peines.
Une centaine de personnes sont exécutées au Vietnam chaque année en moyenne. Sur ce
total, l'an dernier, 55 ont été condamnées à mort pour délits liés à la drogue.
D'ores et déjà, le Premier ministre Phan Van Khai a ordonné au ministère de la Sécurité
publique de revoir les méthodes d'exécutions et de lui rendre un rapport avant la fin de
l'année.
Au Vietnam, les condamnés sont fusillés par un peloton de sept tireurs. La peine capitale est
rendue pour meurtre, trafic de plus de 600 grammes d'héroïne ou pour corruption portant
sur le détournement de 500 millions de dongs (33.000 dollars) et plus des caisses de l'Etat.
Reuters, le 22 Mars 2002.
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