Le Vietnam continue à peser sur le marché du café
On vous le disait il y a deux jours, les
estimations de l'association vietnamienne des
producteurs de café sont souvent inférieures à
la réalité. Ainsi les producteurs estimaient-ils
au début de la semaine que la récolte qui est
en train de démarrer timidement en ce moment
serait nettement inférieure à la précédente
récolte, une récolte record de neuf cent mille tonnes, si ce n'est
pas plus. Et bien les premiers démentis n'ont pas tardé à tomber.
Selon des traders interrogés hier à Hanoi par l'agence Reuters, il
n'y aura pas tellement de différence entre la récolte à venir et la
précédente. Cela malgré la décision vietnamienne de procéder à
l'arrachage de nombreuses plantations pour réduire la production,
en raison des prix très faibles sur le marché mondial.
Car de la décision à l'action il y a plus qu'un pas. On n'arrache
pas des dizaines de milliers d'hectares d'arbustes à café en
claquant des doigts. Dans la province de Daklak, qui produit pas
loin de la moitié du robusta vietnamien, les autorités locales
estiment qu'il leur faudra trois bonnes années pour arracher
quarante mille hectares.
Par ailleurs, Hanoi a montré une totale indiscipline dans
l'application au cours des derniers mois du plan de rétention des
exportations enterré lundi dernier officiellement par l'association
des pays producteurs à Londres. Il y a donc probablement peu de
choses à attendre de la volonté affichée des Vietnamiens
d'éliminer de leurs livraisons les plus basses qualités de cerises
de café, en tout cas dans un premier temps. Il est donc tout à fait
probable que la production vietnamienne de robusta va continuer
à peser pour de longs mois encore sur le marché mondial du
café, contribuant ainsi à maintenir les cours à leur plus bas
niveau historique depuis trente ans.
Par Jean Pierre Boris - Radio France Internationale - le 27 Septembre 2001.
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