Le Vietnam fixe ses règles sur les ventes du robusta
Près de la moitié des achats de robusta vietnamien se font à prix fixe. Pourtant, ce pays est accusé de faire chuter les cours.
« Le cours du robusta sur le Liffe ne reflète plus qu'une seule origine, le Vietnam », constate en ce début d'année un trader spécialiste du robusta. Un avis que partagent de très nombreux opérateurs sur le marché des cafés d'Afrique et d'Asie. Avec une récolte attendue entre 800.000 et 840.000 tonnes, le Vietnam est devenu le numéro un mondial du robusta. Si les cours à Londres baissent (ils viennent de toucher un plus-bas à 368 dollars la tonne pour l'échéance mars), entend-on, c'est la faute aux arrivages vietnamiens. Une affirmation pertinente ? A voir...
Il faut savoir que les acheteurs de robusta vietnamien ont tendance à conclure des contrats à prix fixe. Ce type d'accord représenterait un minimum de 50 % des ventes vietnamiennes de café. Cette information est fondamentale à plus d'un titre. Contrairement aux contrats classiques qui sont conclus sur la base d'un prix à fixer et où le différentiel d'origine est connu, et qui nécessite la prise d'une couverture pour contrer une évolution défavorable des cours, les contrats à prix fixe ne nécessitent pas un arbitrage sur le terme.
En d'autres termes, entre 380.000 et 410.000 tonnes de robusta vietnamien n'ont plus besoin de venir sur le marché à terme, ce qui ramène la taille de récolte-papier du Vietnam entre 400.000 et 420.000 tonnes, soit l'équivalent de la collecte en robusta de l'Afrique de l'Ouest et de l'Indonésie. Du coup, l'argument qui consiste à mettre sur le compte du Vietnam la chute des cours à Londres n'est plus pertinente.
Par Guy André Kieffer - La Tribune, le 3 Janvier 2002.
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