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Le Vietnam, deuxième producteur mondial de café

Hanoi a produit 654.000 tonnes de café cette année, dépassant ainsi la Colombie. La France aide à améliorer la production de l'arabica vietnamien plus rentable.

Le Vietnam est désormais le second producteur mondial de café, reléguant ainsi la Colombie à la troisième place. Selon les derniers chiffres disponibles sur le marché, Hanoi a produit pour la période 1999-2000 près de 10,9 millions de sacs soit l'équivalent de 654.000 tonnes . Un montant à comparer avec les 9,5 millions de sacs (570.000 tonnes) produits par la Colombie et les 26,6 millions de sacs (1.596.000 tonnes) récoltés au Brésil, premier producteur mondial. Cela représente une progression de 63 % par rapport à la production vietnamienne de l'année précédente (6,7 millions de sacs ou 402.000 tonnes).

Diversification. « Ces résultats relèvent d'une démarche destinée à diversifier la production agricole vietnamienne », explique Michel Jacquet, chercheur au Cirad de Montpellier. Il relève que les exportations de café représentaient pour la période 1997-1998, 4 % du commerce extérieur soit l'équivalent de 549 millions de dollars. Mais cette diversification aurait été impossible sans l'efficacité des cultivateurs vietnamiens. « Le réseau des coopératives est très dense et bien organisé. La culture asiatique mais aussi un reliquat de "racines" communistes expliquent pourquoi la récolte vietnamienne de robusta dépasse désormais celle de la Colombie », relève Julio Bermudez, spécialiste du café auprès du Fonds agricole colombien.

« Les cultivateurs vietnamiens ont une capacité d'arbitrage étonnante et, dans le court terme, ils sont capables de devancer les marchés à terme dans leurs anticipations », explique de son côté Jean-Christophe Pecresse, responsable de la mission Vietnam auprès de l'Agence française de développement (AFD). Cet organisme est présent dans l'ancienne colonie française pour l'aider à améliorer la qualité de la production. « Nous intervenons afin que la production d'Arabica vietnamien puisse s'insérer sur le marché mondial mais le robusta n'est pratiquement pas concerné », précise Jean-Christophe Pecresse.

Un créneau plus rentable. Si la majorité de la production vietnamienne est du robusta exporté en moyenne à près de 800 dollars la tonnes (850 dollars après lavage), l'arabica est un créneau bien plus rentable, les deux qualités vietnamiennes (grades 1 et 2) s'exportant respectivement à 1.240 et 1.020 dollars la tonne.

Grosse récolte vietnaminenne. « Dans quelques années, la récolte d'arabica vietnamien sera conséquente et nous amenons notre expertise pour aider à mettre en place une usine de traitement des récoltes », poursuit Michel Jacquet qui vient d'achever une mission au Vietnam. Les objectifs de Vienacafé, la société vietnamienne en charge du secteur, sont de 20.000 tonnes pour 2005, le marché tablant sur une récolte de 100.000 tonnes d'ici à 2010. A moins que d'ici là, la capacité d'arbitrage des cultivateurs locaux ne les ait amenés à préférer à court terme d'autres récoltes. Ainsi, et même si le mouvement n'est que marginal, plusieurs caféiers ont été arrachés et remplacés par des poivriers au cours des derniers mois.

Par Akram B. Ellyas - La Tribune, le 13 Décembre 2000.