Bus d'information sur le sida dans les grandes villes du Vietnam
HANOI - Une vingtaine de bus peints en rose et
décorés de préservatifs et de rubans rouges ont commencé à
circuler vendredi à Hanoï et à Ho Chi Minh-Ville (Sud) pour
accroître la prise de conscience de la population à l'occasion de
la 13ème journée mondiale de lutte contre le sida.
Ces bus, affrétés par le programme des Nations unies sur le sida
(ONUSIDA), s'arrêteront dans les rues, et des experts y
distribueront des préservatifs et des documents d'information sur
la maladie.
Les bus roses circuleront pendant deux jours et feront
notamment halte devant les salons de karakoé et les bars à
bière, où la prostitution est fréquente au Vietnam.
Selon les chiffres officiels, le sida a déjà fait 2.371 morts au
Vietnam et plus de 27.000 séropositifs ont été recensés par les
autorités depuis le dépistage du premier cas en 1990.
Le Vietnam est considéré par les Nations unies comme l'un des
"points noirs" du sida en Asie avec le cambodge, la Birmanie et
la Chine du sud, selon un communiqué de l'ONUSIDA publié à
Hanoi à l'occasion de la journée mondiale.
"Le nombre de personnes infectées par lee virus de
l'immunodéficience humaine (VIH) au Vietnam approche du point
critique après lequel il sera extrêmement difficile de contrôler
l'épidémie", a précisé dans ce communiqué le Dr. Laurent
Zessler, responsable d'ONUSIDA pour le Vietnam.
ONUSIDA estime que les chiffres officiels sont sous-estimés et
qu'en réalité plus de 107.000 personnes sont déjà infectées par le
virus VIH au Vietnam.
Selon le Comité national anti-sida du Vietnam, près de 10.000
nouveaux cas ont été découverts depuis le début de l'année,
contre 5.827 seulement pour l'ensemble de 1999.
Le Comité a déploré que, faute de moyens, le dépistage des cas
de séropositivité soit limité jusqu'à présent aux toxicomanes et
aux prostituées.
Le Comité estime également que près de 200.000 personnes
seront touchées par le VIH durant les 5 prochaines années au
Vietnam.
Le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD)
considère de son côté que de 300.000 à 350.000 personnes
seront contaminées pendant cette période.
Agence France Presse, le 1er Décembre 2000.
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