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La Bourse du Vietnam, un bilan mitigé

Opérationnelle depuis trois ans, la Bourse du Vietnam n'arrive pas encore à devenir un canal important de mobilisation de fonds à moyen et à long terme pour le développement économique.

Le Comité d'État de la Bourse vient de faire le bilan des trois premières années d'activités du Centre de transactions boursières à Hô Chi Minh-Ville. Au cours d'une conférence récapitulative tenue le 18 juillet, M. Nguyên Duc Quang, président dudit comité, a estimé qu'après trois ans d'activités, la Bourse du Vietnam a bien atteint les objectifs fixés. Il s'agissait de créer et de mettre en service une Bourse de petite envergure, mais bien structurée. Pourtant, jusqu'ici, le lancement de la Bourse n'a pas eu d'influence notable sur l'économie nationale.

À sa fondation, le Centre de transactions boursières de Hô Chi Minh-Ville ne comprenait que deux actions cotées, d'une valeur globale de 270 milliards de dôngs. À l'heure actuelle, le volume des marchandises cotées en Bourse s'élève à 6.600 milliards de dôngs, dont 1.000 milliards proviennent des actions de 21 compagnies. Les obligations gouvernementales et les obligations de la Banque de l'investissement et du développement du Vietnam représentent 5.500 milliards de dôngs.

Le Comité d'État de la Bourse étudie actuellement les dossiers de deux compagnies, la compagnie de construction mécanique de pétrole et la compagnie de coton Bach Tuyêt, pour les introduire sur le marché boursier. Pour l'année 2003, le Comité d'État de la Bourse envisage d'autoriser 10 à 15 compagnies supplémentaires à se faire coter en Bourse. Pendant ses trois ans d'activités, le Centre de transactions boursières à Hô Chi Minh-Ville a organisé 570 séances. Sur cette période, les transactions représentent 3.700 milliards de dôngs, dont 88 % d'actions et 12% d'obligations. Le système boursier du Vietnam comprend 12 compagnies boursières, 5 banques de consignation des actions et 7 compagnies d'audit. Jusqu'ici, la Bourse a mobilisé 5.400 milliards de dôngs, dont les obligations sur 5 à 15 ans représentent 4.000 milliards de dôngs. Le nombre d'investisseurs est en augmentation constante, avec aujourd'hui 90 sociétés et 35 particuliers. Les comptes de transactions sont passés de 3.000 fin 2000 à 13.000 fin 2002, et 14.500 vers le milieu de 2003.

La Bourse manque d'attractivité

La Bourse souffre de l'absence d'une stratégie globale de développement du marché financier. Jusqu'à présent, l'investissement en Bourse reste modeste, représentant seulement 1,6 % du PIB. La Bourse ne constitue pas encore un canal de mobilisation de fonds à moyen et à long terme pour le développement de l'économie. En effet, sur 14.500 comptes ouverts à la Bourse, seulement 1.000 sont véritablement actifs.

Les actions cotées en Bourse sont faibles, tant en quantité qu'en qualité. De nombreuses entreprises n'ont pas l'habitude de mobiliser leurs capitaux pour les placer en Bourse. Elles hésitent à rendre publiques des informations les concernant, à faire preuve de transparence financière pour être cotées en Bourse. À petite échelle, les entreprises cotées n'attirent pas les investisseurs, et particulièrement les investisseurs prestigieux tels que banques, compagnies d'assurance, caisses d'investissement, organisations professionnelles de l'investissement à la Bourse. L'actionnarisation des entreprises, un processus déterminant pour l'avenir de la Bourse, connaît actuellement un fort ralentissement. Le nombre des entreprises étatiques cotées en bourse a fortement baissé, passant de 249 en 1999 à 212 en 2000 et à 147 en 2002. À cet égard, l'absence des compagnies générales d'État de grande envergure est préoccupante.

Pour doper le développement du Centre de transactions boursières, le Comité d'Etat de la Bourse propose au gouvernement d'opter pour une stratégie de développement de la Bourse jusqu'à l'an 2010, en choisissant de grandes entreprises nationales pour les coter en Bourse. Afin d'améliorer la qualité des transactions, selon le Comité d'État de la Bourse, il faut encourager les banques commerciales par actions à se coter en Bourse et autoriser la participation des entreprises étrangères. Le Comité d'Etat de la Bourse demande aussi une exonération d'impôt de 5 ans sur les revenus des compagnies boursières, des compagnies de gestion de caisse d'investissement et des compagnies cotées. Enfin, il est important de créer une compagnie d'État des finances, qui aurait fonction d'acheter et de vendre des actions pour stabiliser le marché.

Par Ngân Huong - Le Courrier du Vietnam - 23 Juillet 2003.