~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
Le portail de l'actualité vietnamienne

[Année 1997]
[Année 1998]
[Année 1999]
[Année 2000]
[Année 2001]

La future Wall Street du Vietnam peine à voir le jour

HO CHI MINH-VILLE - En milieu d'après-midi rien ne laisse supposer que la rue Ben Chuong Duong soit appelée à devenir la Wall Street du Vietnam: une vieille femme vend des jouets, une autre des chatons et un homme remplace une ampoule sur un vieil autobus, seule activité visible.

C'est pourtant dans cette voie au bord de la rivière de Saigon, plus précisément dans un vieil immeuble colonial de deux étages, que la première bourse du Vietnam doit ouvrir avant la fin de l'année, assurent les autorités.
Il reste du chemin à parcourir. L'aménagement du bâtiment n'a pas commencé et la Commission boursière nationale (CBN) n'a pas encore choisi ses modes de transaction.

"Nous avons besoin de temps et d'argent pour préparer les lieux, il n'existe pas encore d'infrastructure, mais nous espérons commencer avant la fin de l'année", indique un responsable de la CBN.
Les représentants des sociétés d'investissement étrangères n'ont pas les mêmes certitudes et l'ouverture de la bourse de l'ex-Saigon ayant été annoncée puis repoussée à de nombreuses reprises au cours des cinq dernières années, le scepticisme est général.
"Nous avons cessé depuis longtemps de prévoir une date pour le début des opérations, mais cela avance peu à peu", explique Dominic Scriven, directeur de la société d'investissement Dragon Capital Ltd.

Ainsi le gouvernement a-t-il récemment publié les règle de participation des étrangers au marché boursier: les sociétés étrangères ne pourront posséder plus de 20% d'une compagnie vietnamienne ni plus de 40% des actions émises.
Le processus de privatisation des entreprises d'Etat a progressé: 179 doivent être vendues, contre 18 à la fin de 1997. Pourtant, seule une poignée rempliraient les conditions pour faire leur entrée en bourse, soit avoir été bénéficiaires depuis au moins deux ans et disposer d'un capital minimum de 10 milliards de dongs (700.000 dollars).
L'une des premières pourrait être la Refrigeration Electrical and Mechanical Co. (REE), dont le capital est passé de 1 million de dollars quand elle a vendu ses premières actions en 1993 à 10 aujourd'hui.
Cette société a été la première autorisée à vendre des parts aux étrangers par le régime communiste et la compagnie Scriven's Vietnam Enterprise Investment Ltd (VEIL) est l'un de ses principaux actionnaires.
Selon M. Scriven, une trentaine de sociétés vietnamiennes pourraient être admises sur le marché des valeurs, avec un capital total d'environ 150 millions de dollars, et leur valeur boursière pourrait représenter le double de cette somme.

"Lorsque la bourse existera et que les transactions débuteront, il ne faut pas s'attendre à une ruée", prévient M. Scriven, mais même un début modeste pourrait modifier la perception généralement négative du Vietnam qu'ont les investisseurs.

"L'importance sera plus symbolique que réelle. La bourse rassure les investisseurs, c'est un peu simpliste, mais c'est ainsi que le monde fonctionne", conclut M. Scriven

AFP, le 16 Juin 1999.