~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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Les incohérences du Vietnam tirent le café à la baisse

Le négoce et les torréfacteurs ne croient pas au plan de réduction de l'offre des producteurs de café. Surtout, la politique caféière du premier producteur de robusta, le Vietnam, reste illisible.

Sur les marchés où se traitent le café Londres et New York les traders de cerises s'ennuient fermes. Depuis des mois, la tendance des cours du café reste orientée à la baisse, avec cependant un léger frémissement à la hausse comme c'est le cas depuis lundi. A Londres, la tonne, échéance septembre, s'affiche à 474 dollars tandis qu'à New York, la livre d'arabica se négocie à 49,20 cents... soit à des plus-bas d'environ 35 ans. Le changement d'orientation des derniers jours s'explique par des considérations techniques liées à la prochaine expiration du contrat septembre. « Sur le fond, explique un des rares négociants parisiens actifs à la mi-août, rien n'a changé. Dans une semaine, dans quinze jours, l'arabica n'a aucune raison de ne pas s'afficher à 45 cents la livre et le robusta à 450 dollars la tonne. Les plans de réduction de l'offre ne présentent aucune crédibilité. »

Dans la morosité générale, un secteur, celui des robusta, apparaît particulièrement sinistré. Depuis que les cours sont passés sous la barre des 550 dollars la tonne, aucun planteur de ce type de café ne gagne de l'argent. Il semble que le Vietnam a pris conscience que sa politique d'extension de sa caféière lancée il y a une décennie était largement responsable de la crise actuelle de sur-offre et de chute des cours. Une production stable. La semaine passée, Hanoï a annoncé que le Vietnam, dont la campagne a produit 840.000 tonnes de robusta, allait procéder à une réduction de sa caféière. Dont acte !, commentent plusieurs traders qui font néanmoins remarquer que si les planteurs vietnamiens s'orientent vers d'autres cultures de rente, ils viennent de lancer une campagne de réduction du verger qui ressemble « curieusement » à un recépage des caféiers. Cette opération consiste à couper les plans de café à trente centimètres du sol de telle manière que des tiges productives émergent du plant recépé. Cette technique, qui entraîne une baisse de production sur la campagne suivante, se traduit par une forte progression des cerises récoltées dès la campagne suivante.

Le manque de lisibilité dans la politique caféière du Vietnam pousse les traders, surtout la torréfaction, à tabler sur une production mondiale de robusta stable lors de la prochaine campagne. Du coup, les torréfacteurs n'ont plus aucune raison de se presser à acheter. « Les achats de la torréfaction se font au fil de l'eau, commente un négociant. Dès que les cours reculent, ils achètent un peu. Il n'y a aucune raison que cette stratégie d'achats se modifie à brève échéance. »

Par Guy André Kieffer - La Tribune, le 17 Août 2001.


Le Vietnam enregistre une forte progression de sa récolte de café

LE Vietnam a récolté cette année 840.000 tonnes de café, soit 240.000 de plus qu'il ne pourrait exporter en réalisant des profits, selon les chiffres provisoires publiés par L'Association vietnamienne du café (VCA). Les exportations 2000-2001 devraient atteindre 700.000 tonnes, soit une augmentation de 40 % par rapport à la récolte précédente, a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la VCA. Cependant, les bénéfices devraient se réduire de 30 %, les prix mondiaux du café étant au plus bas depuis la fin de la guerre du Vietnam en 1975. M. Mui a appelé le gouvernement à réduire massivement la production de quelque 240.000 tonnes et de réduire les superficies cultivées de 500.000 à 320.000 hectares. Le mois dernier, le vice-Premier ministre avait demandé que les superficies réservées à la plantation du café soient réduites de 70.000 hectares. Au cours de la dernière décennie, les autorités communistes du Vietnam avaient projeté de développer la culture du café. Toutefois, cette politique a vite eu un effet pervers, les producteurs se voyant obligés de vendre à perte en même temps que la déforestation des hauts plateaux provoquait sécheresse et érosion des sols.

La Tribune, le 14 Août 2001.