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Grippe aviaire : trois morts au Vietnam

Pour la troisième fois depuis son identification, en 1997 à Hongkong, l'inquiétant virus grippal de type A H5N1 est récemment passé chez l'homme au Vietnam, où il a causé au moins trois décès. C'est ce qu'a confirmé hier l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a aussitôt dépêché un expert à Hanoï. «S'il n'y a pour l'heure aucun signe de transmission entre les hommes, ce virus semble en effet hautement pathogène», explique le docteur Shigeru Omi, de l'agence internationale.

Au total, quatorze cas suspects survenus depuis octobre dernier aux environs de Hanoï font l'objet d'une investigation approfondie. Parmi eux, onze malades sont décédés. «Ce bilan, s'il est entièrement imputable à la grippe du poulet, montre que nous sommes en présence d'un virus caractérisé par un taux de mortalité extrêmement élevé, commente le professeur Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon. Mais, «le faible nombre de malades laisse espérer que ce germe ne va pas échapper à la vigilance de l'OMS.»

Ces décès interviennent alors que plusieurs épizooties de grippe aviaire déciment depuis l'automne dernier des élevages de volailles au Vietnam, en Corée du Sud et au Japon notamment. Recrudescence suivie de près par les virologues. Ces dernières années, plusieurs débuts d'épidémies ont en effet placé les réseaux de surveillance en alerte. En 1997, le virus aviaire A H5N1 est ainsi passé chez l'homme pour la première fois à Hongkong, infectant 18 personnes, causant 6 décès et nécessitant l'abattage de 1,5 million de volailles. L'an dernier, toujours à Hongkong, il a infecté deux personnes dont une est décédée. En avril 2003, enfin, un autre virus de type A H7N7 est passé chez l'homme aux Pays-Bas, causant un décès et 83 infections légères.

Jusqu'à présent, aucun de ces virus n'a montré la faculté de se transmettre entre êtres humains. «Pour cela, il faudrait qu'un germe humain se trouve en contact, par exemple dans une cellule d'homme ou de cochon, avec un germe aviaire et qu'il acquière une très forte virulence à la faveur d'un réassortiment génétique», explique Bruno Lina. Scénario rarissime mais terriblement inquiétant.

Par Cyrille Louis - Le Figaro - 14 Janvier 2004


Le virus du poulet prend le Vietnam de court et redémarre en Corée du Sud

HANOI - L'épidémie de grippe du poulet, qui a tué plus d'un million de poulets et au moins trois personnes au Vietnam, a pris de court un pays mal préparé à une crise de cette ampleur, a averti mercredi une agence des Nations unies, tandis qu'un nouveau foyer se déclenchait en Corée du sud. Selon l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), entre 1 et 2 millions de poulets ont été contaminés au Vietnam, en majorité dans des zones rurales où les moyens de communications sont limités.

"Les autorités font le maximum mais le pays n'est pas préparé pour un événement de cette ampleur", a expliqué Anton Rychener, responsable de la FAO à Hanoï. "Il faut absolument éviter la transmission d'humain à humain. La situation est sérieuse et inquiétante. Mais je ne dirais pas qu'elle est hors de contrôle", a-t-il ajouté. La FAO et l'OMS (Organisation mondiale de la santé) ont été officiellement sollicitées mardi par le gouvernement pour l'aider à limiter la propagation de la maladie. Un nouvel adulte a été hospitalisé mardi soir avec un syndrome respiratoire sévère, selon l'hôpital pédiatrique de Hanoï, qui a isolé 30 lits pour recevoir d'éventuels malades.

Lundi, l'OMS avait confirmé que la mort de deux enfants et d'une adulte avait bien été provoquée par le virus de la grippe aviaire H5N1, responsable de la mort de six personnes à Hong Kong en 1997. Des analyses devront établir si le virus est aussi responsable de la mort de neuf autres enfants au Vietnam depuis la mi-octobre. Deux bébés sont toujours hospitalisés. Au total, quinze personnes ont été potentiellement contaminées par la grippe aviaire.

"Il est encore difficile de définir une action précise", a admis Pascale Brudon, responsable de l'OMS au Vietnam. L'organisation recommande seulement pour l'instant la protection du personnel médical et des personnes en charge de l'abattage des poulets. "Nous avons besoin de plusieurs jours pour établir un tableau clinique très fiable. Mais il est vrai qu'il y a des probabilités importantes pour que toutes les personnes contaminées aient été victimes du virus du poulet".

Dans les campagnes, la situation est parfois assez dramatique. "Sur nos 3.000 poulets, environ 2.300 sont morts", a expliqué Nguyen Thi Ngoc Dung, propriétaire d'une des plus grandes fermes de la province de Long An (sud). "Nous sommes à bord de la faillite. Nous attendons une compensation des autorités mais aucune décision officielle n'a été prise", ajoutait-elle en résumant le cas de nombreuses exploitations.

La FAO a suggéré au gouvernement d'indemniser les éleveurs pour éviter une braderie des poulets malades. A Ho Chi Minh-Ville (sud), où les ventes de poulets se sont effondrées, les autorités ont débloqué plus de 2 millions de dollars pour détruire les volailles contaminées et aider les éleveurs.

Simultanément, à Séoul, des mesures ont été prises autour d'un élevage de Yangsan, à près de 400 km au sud-est de la capitale sud-coréenne où le virus de la grippe a été découvert lundi après neuf jours de trêve. L'épidémie paraissait auparavant avoir été controlée après avoir touché une quinzaine de régions et forcé l'abattage de près de deux millions de poulets et canards. Tous les poulets de la zone sont tués et les transports de volailles interdits. Des mesures de quarantaine ont également été renforcées dans d'autres régions, selon un responsable du ministère de l'agriculture coréen. Quelque 1,8 million de volailles ont été tuées depuis l'apparition de la maladie le 15 décembre en Corée du Sud. La grippe ne s'est toutefois pas propagée à l'homme.

Agence France Presse - 14 Janvier 2004