Le Vietnam doit libérer les autres cyber-dissidents
Deux organisations de défense de la liberté d'expression ont salué mardi la libération d'un cyber-dissident au Vietnam, en rappelant que d'autres prisonniers restaient incarcérés dans le pays pour avoir utilisé l'internet à des fins politiques. Reporters sans frontières (RSF) s'est réjouit dans un communiqué "de cette libération et attend des autorités vietnamiennes une clémence identique envers les six autres cyber-dissidents actuellement emprisonnés".
Amnesty International a exprimé son "soulagement" en estimant que "ce jeune homme, qui souffre d'une maladie chronique, n'aurait jamais du être emprisonné". Le Chi Quang, condamné en novembre 2002 à quatre ans de prison ferme après avoir publié sur internet des articles critiques à l'égard du régime communiste, a été libéré samedi. Il devra toutefois encore purger trois ans de résidence surveillée.Agé de 34 ans, il avait été arrêté le 21 février 2002 dans un café internet de Hanoï, après avoir notamment critiqué des accords frontaliers sino-vietnamiens dans un courrier adressé au président chinois d'alors, Jiang Zemin.Ce professeur d'informatique y accusait Hanoï d'avoir fait des concessions territoriales à la Chine et avait fait circuler des documents favorables à la démocratie. Son arrestation avait marqué le début d'une phase de répression sévère à l'encontre des opposants tentés d'utiliser la toile pour diffuser leurs critiques.
Une nouvelle campagne de contrôle de l'internet est actuellement en cours, pour la maîtrise d'un espace notoirement plus libre que les médias traditionnels, qui demeurent aux ordres du pouvoir. "La libération de Le Chi Quang est un premier pas encourageant. Nous attendons toutefois que le Vietnam renonce à censurer abusivement la Toile et cesse d'emprisonner des internautes qui ont simplement exprimé des opinions politiques", poursuit RSF mardi."Combien de cyber-dissidents devront être interpellés, combien de familles brisées ?", s'interroge pour sa part Amnesty. Au moins six autres dissidents sont actuellement derrière les barreaux au Vietnam pour avoir diffusé sur internet des critiques du régime communiste.
Agence France Presse - 15 Juin 2004.
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