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L'ASEAN a tenté de se dynamiser à Hanoï


HANOI - Les pays de l'Association des Nations d'Asie du sud-est (ASEAN) se sont efforcés lors du sommet de Hanoï, qui s'est achevé mercredi, de dynamiser un club régional dont la cohésion avait été ébranlée par la crise économique et les tensions politiques.

Les neuf pays se sont appliqués à offrir une image volontariste et consensuelle et comme le souligne un diplomate "il n'y a pu a de conflit ouvert et ils ont réussi à avoir un dialogue, il y a eu de la bonne volonté de toutes parts".

La Birmanie, Bruneï, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam ont conclu ce sommet dominé par la tourmente économique par une Déclaration de Hanoï qui édicte, pour la première fois, des mesures collectives de sortie de la crise.

L'ASEAN s'est notamment engagée à une accélération de la libéralisation des investissements et du commerce, un raccourcissement des délais pour la création d'une zone de libre-échange et une coopération en matière financière. Elle a aussi lancé une étude sur la création d'une monnaie unique --une perspective qui reste toutefois très éloignée.

"C'était la première grande réunion de ce niveau depuis le début de la crise, c'est un sommet positif", a estimé un diplomate occidental pour qui "un travail énorme a été fait qui ne peut que profiter à l'ensemble de la région".

La plupart des chefs d'Etat ou de gouvernement de l'ASEAN ont prononcé des discours volontaristes sur l'urgence de faire enfin face dans l'unité à la pire récession dans la région depuis la deuxième guerre mondiale.

Mais comme le souligne un autre diplomate "c'est bien de donner tous ces engagements, mais il faudra attendre pour juger, l'ASEAN a encore du chemin à faire". Ses économies dominantes sont plongées dans la récession: Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines et Singapour.

Le Japon a contribué à l'optimisme renaissant en annonçant une injection de cinq milliards de dollars à l'Asie du sud-est, qui vient en supplément d'une aide massive de 30 milliards de dollars annoncée en octobre.

Dans un discours prononcé avant un mini-sommet avec les dirigeants de l'ASEAN, le chef du gouvernement japonais Keizo Obuchi a exprimé sa confiance dans les efforts déployés par le club régional, se disant convaincu que l'Asie renouerait avec la croissance.

Aucun dossier n'est venu publiquement troubler l'harmonie affichée par l'ASEAN, qui s'était récemment divisée sur l'attitude à adopter face aux troubles intérieurs en Malaisie ou en Birmanie.

L'ASEAN a aussi trouvé un compromis sur la question de l'admission du Cambodge qui avait donné lieu à une troublante cacophonie avant le sommet. Les dirigeants ont annoncé avoir "décidé d'admettre le royaume du Cambodge en tant que 10ème membre de l'ASEAN". Une cérémonie d'admission sera organisée à Hanoï, pour adoucir le revers essuyé par le pays hôte du sommet.

Plusieurs membres de l'ASEAN (Thaïlande, Singapour, Philippines) avaient jugé que le Cambodge n'était pas encore assez stable pour intégrer l'ASEAN à Hanoï, tandis que le Vietnam avait fait campagne pour une ASEAN-10.

La Chine, représentée au mini-sommet de l'ASEAN avec les partenaires de dialogue, a donné de son côté des gages de bonne conduite.

Le vice-président Hu Jintao a renouvelé les assurances chinoises selon lesquelles le yuan ne serait pas dévalué et a proposé une rencontre avec les hauts responsables financiers de l'ASEAN, de la Corée du Sud et du Japon afin de trouver des parades à la crise régionale.

Sur l'un des dossiers potentiellement explosifs pour la région, les îles Spratleys --revendiquées en tout ou partie par quatre pays de l'ASEAN et la Chine-- il a exprimé l'engagement de Pékin à régler ses contentieux avec l'ASEAN d'une manière pacifique.

AFP, le 16 décembre 1998.