Le Vietnam s'apprête à célébrer le 25e anniversaire de la fin de
guerre
HANOI - Les médias officiels vietnamiens ont commencé à accorder une place importante aux préparatifs de la
célébration fin avril du 25e anniversaire de la fin de la guerre du Vietnam, mais les autorités n'ont donné que peu de détails sur
les cérémonies qui marqueront cet événement.
Alors que des centaines de journalistes étrangers sont attendus dans les prochains jours au Vietnam, le gouvernement a laissé
jusqu'à présent filtrer peu d'informations, craignant que des opposants émigrés profitent de cette couverture médiatique pour
tenter de saboter les célébrations.
Un responsable du ministère des Affaires étrangères s'est contenté de confirmer que les cérémonies nationales auront sans
doute lieu le 29 avril à Hanoï, la capitale du pays, la veille de la date anniversaire de la chute de Saïgon.
Un programme des événements prévus dans l'ancienne Saïgon, capitale du Sud-Vietnam pendant la guerre, a été publié par les
autorités municipales de la mégapole du sud, rebaptisée Ho Chi Minh-Ville après la réunification du Vietnam.
Un défilé militaire et civil y aura lieu le 30 avril, suivi dans la soirée par un grand festival avec un défilé de chars fleuris, des
danses du Dragon et des spectacles mettant en scène des représentants des 54 minorités ethniques du pays vêtus de leurs
costumes traditionnels.
La plus importante course cycliste jamais organisée au Vietnam --1.742 kilomètres en 17 étapes-- a pris le départ mercredi à
Hanoï et doit s'achever le 30 avril devant l'ancien palais présidentiel de Saïgon où le dernier président du Sud-Vietnam, le
général Duong Van Minh, s'était rendu en 1975 aux troupes communistes du Nord-Vietnam.
Mais la participation des responsables du Parti communiste vietnamien (PCV) et du gouvernement à ces événements reste
entourée d'un voile de mystère destiné à assurer leur sécurité.
Un porte-parole du gouvernement avait annoncé qu'une tribune officielle serait installée dans un parc de Saïgon, mais il a
précisé ensuite que la cérémonie officielle aurait finalement lieu dans l'enceinte de l'ancien palais présidentiel, rebaptisé après la
guerre "Palais de la réunification".
La menace de sabotages est également prise au sérieux par les pays occidentaux et, dans un communiqué début mars, le
département d'Etat a recommandé aux citoyens américains de prendre des précautions pendant les célébrations.
"Des rapports laissent penser que des individus, au Vietnam et en dehors, pourraient tenter d'engager des actes de violence
pendant les célébrations à Ho Chi Minh-Ville et dans les centres urbains", avait indiqué le département d'Etat.
Les autorités vietnamiennes ont cependant nié avoir pris des mesures de précaution particulières. "Nous ne disposons pas de
telles informations", a simplement indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Il sera cependant difficile pour les autorités de surveiller tous les trouble-fête potentiels, des anciens combattants américains aux
membres des importantes communautés vietnamiennes installées aux Etats-Unis, en France et en Australie, souvent opposées
au pouvoir communiste de Hanoï.
Le gouvernement vietnamien a encouragé ces dernières années les Vietnamiens d'outre-mer, les Viet kieu, à revenir au Vietnam
pour y investir ou y apporter leur expertise, et décider lesquels d'entre eux posent un risque à la sécurité sera un exercice
délicat.
Mais le gouvernement a fait clairement savoir qu'il n'entend pas relâcher sont contrôle étroit sur la presse étrangère, malgré le
nombre important de journalistes attendus. Vendredi, dans ce qui s'apparente à un avertissement clair, les autorités
vietnamiennes ont remis dans un avion une journaliste française accusée d'avoir tenté de rencontrer des dissidents à Ho Chi
Minh-Ville.
AFP, le 15 Avril 2000.
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