Un journaliste vietnamien en prison depuis un an sans procès
Reporters sans frontières a indiqué vendredi avoir demandé aux
autorités vietnamiennes de l'informer sur le lieu de détention et les
charges retenues contre un journaliste arrêté il y a tout juste un an et
dont le procès n'a toujours pas été annoncé.
Dans un communiqué parvenu à l'AFP à Hanoi, l'association rappelle que
Nguyen Vu Binh avait été arrêté le 25 septembre 2002 après la diffusion sur
Internet d'un texte intitulé "réflexion sur les accords frontaliers
sino-vietnamiens".
Le journaliste critiquait un traité établi entre la Chine et le Vietnam en
"Depuis lors, les autorités vietnamiennes n'ont donné aucune information
concernant ses conditions de détention et la date de son procès n'a jamais
été fixée", affirme RSF.
L'organisation demande au ministre de la Justice, Uong Chu Luu, des
informations sur son cas et réclame un droit de visite pour sa femme et ses
deux enfants, sans nouvelles de lui depuis son emprisonnement.
"Il est inhumain de (le) laisser croupir en prison (...) sans même l'avoir
jugé. Cette situation est révélatrice du peu de cas fait des droits de
l'homme par la justice vietnamienne", estime Robert Ménard, secrétaire
général de RSF.
Ancien journaliste d'un journal du Parti communiste vietnamien (PCV), le Tap
Chi Cong San (Les Revues Communistes), Binh avait démissionné en 2000 et
demandé l'autorisation de former le Parti libéral démocratique.
Il avait aussi été impliqué en 2001 dans la création d'une organisation
anti-corruption rejetée par le gouvernement, selon l'organisation américaine
Human Rights Watch.
Les autorités ont arrêté ou jugé ces derniers mois plusieurs dissidents
coupables d'utiliser internet pour diffuser leurs idées.
Environ un million de Vietnamiens ont accès à internet, mais RSF estime que
près de 2.000 sites sont bloqués par les autorités.
Agence France Presse - 26 Septembre 2003.
|