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Le Vietnam obtient 2,84 milliards de dollars d'aide étrangère pour 2004

HANOI - Le Vietnam a obtenu mercredi 2,84 milliards de dollars d'aide étrangère en 2004, soit 15% de plus que l'an passé, mais a été sommé par les pays donateurs d'accélérer ses réformes et en particulier de faire en sorte que l'argent accordé soit plus rapidement injecté dans l'économie. A l'issue d'une réunion de deux jours d'une cinquantaine de donateurs bilatéraux et multilatéraux, Hanoi a obtenu une enveloppe significative pour poursuivre l'amélioration de ses infrastructures et préparer son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qu'elle envisage pour 2005.

Quelque 70% de l'aide sera sous forme de prêts concessionnels et 30% sous forme de dons selon la Banque mondiale, qui coordonne l'action des pays donateurs. Comme chaque année, la communauté internationale a profité de l'occasion pour rappeler au Vietnam ce qu'elle estime être ses devoirs. Si le Japon, premier donateur, a maintenu une assistance de 91,74 milliards de yens (846 millions de dollars) malgré une réduction générale de son enveloppe d'aide étrangère ces dernières années, il n'en a pas moins sérieusement sermonné Hanoi pour la lenteur de ses décaissements.

"Sans amélioration substantielle sur ce point, il va devenir difficile pour le gouvernement japonais d'étudier positivement l'engagement pour l'an prochain", a déclaré Norio Hattori, ambassadeur nippon à Hanoi. L'accumulation des prêts en attente de décaissements constitue "un gâchis d'argent et d'énergie", a-t-il ajouté. Selon diverses estimations, le taux de décaissement de l'aide étrangère au Vietnam varie entre 25 et 40% des sommes totales. Les donateurs ont aussi demandé au Vietnam de lutter contre l'écart entre riches et pauvres, et entre villes et campagnes.

Le gouvernement communiste vietnamien entend réaliser la même performance entre 2000 et 2010 qu'entre 1990 et 2000, à savoir réduire la pauvreté de moitié dans le pays tout en doublant le produit intérieur brut (PIB). Mais la communauté internationale s'oppose à tout triomphalisme.

"Après dix ans de succès dans la coopération (...), nous pourrions être tentés par la complaisance et nous auto-congratuler pour les fantastiques réalisations du Vietnam", a relevé Klaus Rohland, représentant de la Banque mondiale. Mais la croissance, a-t-il rappelé, doit profiter aux 23 millions de pauvres que le pays compte encore, sur une population totale de 80 millions d'habitants. "Le défi est de partager les bénéfices de la croissance rapide entre régions et entre groupes de population", a-t-il martelé.

Les droits de l'Homme, pour lequel le Vietnam a été plusieurs fois sermonné ces derniers temps, ont aussi été évoqués. L'Union européenne et les Etats-Unis ont exprimé leurs inquiétudes. Sans pour autant suivre l'organisation non-gouvernementale américaine Human Rights Watch, qui avait demandé cette semaine aux pays donateurs d'utiliser la manne financière pour peser concrètement sur la situation des droits de l'Homme.

Agence France Presse - 3 Décembre 2003.