Affrontements limités au Laos, selon une source vietnamienne
Un responsable militaire vietnamien a déclaré
dimanche que des affrontements limités se
déroulaient au Laos, 24 heures après qu'un
groupe d'exilés laotiens eut affirmé que des
combats avaient éclaté pour renverser le régime
communiste de Vientiane.
Des escarmouches se produisent dans certaines
régions du pays où la situation est "tendue mais
sous contrôle" des autorités, a ajouté le militaire
qui a demandé l'anonymat.
"Selon nos informations, des combats de faible
intensité se déroulent au Laos depuis deux
jours environ", a-t-il dit sans donner d'autres
détails ni dire si le Vietnam avait envoyé des
soldats soutenir le régime allié.
Une organisation lao en exil, basée aux
Etats-Unis, a affirmé samedi que des combats
avaient éclaté dans plusieurs régions du Laos
entre l'armée et des rebelles qui veulent
renverser le régime communiste.
Selon cette organisation, la Commission pour la
recherche de la vérité (FFC), le Mouvement des
citoyens lao pour la démocratie (LCMD),
composé de groupes de résistance, de milices
locales et de déserteurs de l'armée laotienne
ont déclenché une "révolution" dans 11
provinces du Nord et du Sud.
Le gouvernement laotien a de nouveau démenti
dimanche tandis que des diplomates ont déclaré
ne pas posséder d'informations.
"L'information n'est pas vraie. Aucun combat ne
se déroule", a dit un porte-parole des Affaires
étrangères, Ly Southavilay.
Un représentant de la FFC basé à Bangkok,
Sumbun Saiyavoo, avait affirmé à l'AFP tenir
l'information d'un ex-officier, Kham Koie
Sanasery, qui serait à la tête des forces hostiles
au régime.
Selon un communiqué de la FFC, les rebelles du
LCMD ont affirmé vouloir débarrasser le pays de
"l'oppression du gouvernement communiste" et
établir un régime démocratique.
Des spécialistes ont exprimé des doutes.
"Je prends ces informations avec beaucoup de
scepticisme et je les trouve très exagérées", a
dit Carl Thayer, spécialiste de l'Asie du Sud-Est à
l'Australian Defence Force Academy.
"Il y a une base pour des activités hostiles au
régime au Laos, mais elles ont toujours été
extrêmement limitées et facilement réprimées. Si
ces informations comportaient un grain de
vérité, on peut s'attendre que le Laos se tourne
immédiatement vers le Vietnam pour obtenir une
aide et que le Vietnam réponde positivement
mais discrètement", a-t-il dit.
Le Vietnam avait maintenu une présence
militaire officielle au Laos jusqu'en 1989 mais a
nié que des soldats y aient été ensuite actifs
contre les restes d'une guérilla datant de la fin
de la guerre du Vietnam dans les années
Deux journalistes européens expulsés cette
semaine du Laos, après avoir été arrêtés pour
avoir réalisé un reportage sur des rebelles
Hmongs, ont estimé que ces derniers ne
représentaient pas une menace pour le régime
de Vientiane.
"Pour moi, cette guérilla est incapable de
combattre le gouvernement", a affirmé le Belge
Thierry Falise.
Falise et le photographe français Vincent
Reynaud avaient été condamnés le mois dernier
à 15 ans de prison pour un reportage dans la
province de Xieng Khouang (nord-est) sur une
communauté Hmong d'environ 600 personnes.
"Ils n'avaient pas d'armes à part de vieux AK-47
et des M16 rafistolés avec des bouts de bois,
pas de munitions", a-t-il dit, évoquant "plus une
milice de village qu'une guérilla".
Cinq à six "groupes de Hmongs sont dispersés
dans la jungle du Laos", a-t-il poursuivi,
"beaucoup attendent que les Américains
reviennent, c'est un mythe!"
Pour les experts, tout au plus 2.000 Hmongs
opposent encore une résistance au
gouvernement communiste que leurs aînés
avaient combattu dans les années 60, aux côtés
des Etats-Unis. Plusieurs embuscades
meurtrières non élucidées contre des bus leur
ont été attribuées par des analystes ces
derniers mois.
Par Ben Rowse - Agence France Presse - 13 Juillet 2003.
Des combats se dérouleraient au Laos
Que se passe-t-il au Laos ? La question agite les esprits depuis qu'un responsable militaire vietnamien a déclaré, dimanche 13 juillet, que des affrontements limités se déroulaient dans ce pays de l'Asie du sud. Des déclarations renforcées par la police thaïlandaise, qui a rapporté que des accrochages s'étaient produits à la frontière avec le Laos après qu'un groupe d'exilés laotiens eut affirmé avoir lancé une offensive pour renverser le régime communiste de Vientiane. Plusieurs spécialistes ont cependant exprimé des doutes quant à la probabilité d'une telle entreprise.
Selon le militaire vietnamien cité - sous couvert d'anonymat - par l'AFP, des escarmouches se produisent dans certaines régions du Laos où la situation est "tendue mais sous contrôle" des autorités. "Selon nos informations, des combats de faible intensité se déroulent au Laos depuis deux jours environ", a-t-il dit, sans donner d'autres détails ni dire si le Vietnam avait envoyé des soldats soutenir le régime allié.
En Thaïlande, la police a elle déclaré qu'un groupe de Laotiens armés avait tiré sur un poste frontière au Laos samedi, dans la province de Sainyabuli (nord-ouest). Une fillette de douze ans a été blessée dans l'incident. Le groupe s'est enfui à l'intérieur du Laos sans que les forces laotiennes n'ouvrent le feu, mais la frontière a été fermée du côté laotien, a ajouté un responsable thaïlandais de la police.
Pour sa part, une patrouille thaïlandaise a échangé des coups de feu avec un groupe non identifié du côté thaïlandais de la frontière. Les tirs ont duré une dizaine de minutes avant que le groupe ne s'échappe au Laos, selon la même source. La police thaïlandaise a saisi 121 balles de fusils AK-47 et des équipements de ce qui semble avoir été un camp temporaire en Thaïlande.
démenti gouvernemental
Une organisation lao en exil, basée aux Etats-Unis, a elle affirmé samedi 12 juillet que des combats avaient éclaté dans plusieurs régions du Laos entre l'armée et des rebelles qui veulent renverser le régime communiste et le remplacer par une démocratie. Selon cette organisation, la Commission pour la recherche de la vérité (FFC), le Mouvement des citoyens lao pour la démocratie (LCMD), composé de groupes de résistance, de milices locales et de déserteurs de l'armée laotienne ont déclenché une "révolution" dans onze provinces du Nord et du Sud. Selon un représentant de la FFC à Bangkok, Sumbun Saiyavoo, l'information a été annoncée par un ex-officier, Kham Koie Sanasery, qui serait à la tête des forces rebelles.
Le gouvernement laotien a démenti dimanche, tandis que des diplomates ont déclaré ne pas posséder d'informations. "L'information n'est pas vraie. Aucun combat ne se déroule", a dit un porte-parole des affaires étrangères, Ly Southavilay.
Des spécialistes ont exprimé des doutes. "Je prends ces informations avec beaucoup de scepticisme et je les trouve très exagérées", a dit Carl Thayer, spécialiste de l'Asie du Sud-Est à l'Australian Defence Force Academy. "Il y a une base pour des activités hostiles au régime au Laos, mais elles ont toujours été extrêmement limitées et facilement réprimées. Si ces informations comportaient un grain de vérité, on peut s'attendre que le Laos se tourne immédiatement vers le Vietnam pour obtenir une aide et que le Vietnam réponde positivement mais discrètement", a-t-il dit. Le Vietnam a maintenu une présence militaire officielle au Laos jusqu'en 1989, mais a nié que des soldats y aient été ensuite actifs contre les restes d'une guérilla datant de la fin de la guerre du Vietnam, dans les années 1970.
Deux journalistes européens expulsés cette semaine du Laos, après avoir été arrêtés pour avoir réalisé un reportage sur des rebelles hmongs, ont estimé que ces derniers ne représentaient pas une menace pour Vientiane. Pour les experts, tout au plus 2 000 Hmongs opposent encore une résistance au gouvernement que leurs aînés avaient combattu dans les années 1960, aux côtés des Etats-Unis. Plusieurs embuscades meurtrières non élucidées contre des bus leur ont été attribuées par des analystes ces derniers mois.
Le Monde avec AFP - 13 Juillet 2003.
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