~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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L'adoption au Viêt Nam de nouveau possible

PARIS - Suspendue depuis dix-huit mois, l'adoption d'enfants au Viêt Nam redevient possible pour les familles françaises dès le 1er novembre. Un événement, car la brutale fermeture du Viêt Nam, en avril 1999, avait tari la principale source d'adoption en France : sur les 3 600 enfants ramenés chaque année dans l'Hexagone, entre 1 350 et 1 400 enfants venaient du Viêt Nam.

De retentissantes affaires de trafics sordides avaient jeté le discrédit sur l'ensemble du circuit, et contraint Paris et Hanoi à stopper les adoptions. Le nouveau traité, ratifié en septembre entre la France et le Viêt Nam, entre en vigueur à partir de demain. Cela changera-t-il quelque chose pour les postulants à l'adoption ? Oui. Auparavant, on pouvait entreprendre une démarche individuelle, partir au Viêt Nam et contacter directement un orphelinat ou une famille. C'était risqué, outre les possibles trafics et extorsions d'enfants à des familles faussement consentantes, les couples français obtenaient un jugement d'adoption au Viêt Nam que les tribunaux français pouvaient remettre en cause. Le Viêt Nam se dote d'une « autorité centrale » comparable à la Mission d'adoption internationale (MAI) * existant en France.

Désormais, les démarches individuelles sont interdites ; plus question d'aller recueillir un enfant des mains d'une famille ou d'un intermédiaire. Les candidats à l'adoption passeront obligatoirement par la MAI, qui transmettra le dossier à son homologue vietnamien. Ce dernier instruira la procédure auprès des autorités locales, pour s'assurer que l'enfant est adoptable et que la famille biologique a donné un véritable consentement. Les candidats à l'adoption seront alors convoqués sur place. Faute de suivre ce circuit-là, les postulants n'obtiendront pas le jugement d'adoption, pas plus que le visa délivré par la MAI pour ramener l'enfant.

* Le site Internet www.france.diplomatie.fr/mai consacre un dossier complet pour tout savoir sur les nouvelles mesures.

Par Valérie Urman - Le Parisien - le 31 Octobre 2000.


''Nous avons évité les intermédiaires douteux''

Dominique et Bernard ont adopté deux enfants au Vietnam, aujourd'hui âgés de 5 ans et 2 ans.


PARIS - Tout à débuté en 1994. Recalés par les organismes d'adoption, en raison de leur âge, 38 ans, Dominique et Bernard décident de tenter leur chance au Vietnam par leurs propres moyens. « On voulait juste faire un voyage de reconnaissance et déposer un dossier », se souvient Dominique. Au premier contact avec l'administration locale de Hué, localité dans le centre du pays, une fonctionnaire propose d'emblée l'adoption d'une petite fille âgée de 5 mois : « On ne s'y attendait pas du tout. Sous le choc, on pleurait. La dame nous a dit de ne pas parler de cette conversation.

Des couples pressés acceptaient de négocier

Quelques jours plus tard, la fonctionnaire a débarqué à notre hôtel et nous a fait comprendre que la procédure coûtait 2 000 dollars, partagés entre la famille et l'administration. C'était dix fois plus cher que les frais légaux. On a fait un esclandre, ce qui, au Vietnam, est très mal perçu... » Bernard et Dominique mettront un an avant de retenter un second voyage, d'enquêter auprès de familles adoptives en France et de prendre contact avec un orphelinat sérieux d'Ho Chi Min. Un mois avant de partir, le couple réserve sa chambre d'hôtel : « A notre arrivée à l'aéroport, une femme nous attendait, en cheville avec la patronne de l'hôtel. Elle a tout de suite proposé ses services pour nous aider à trouver un bébé. On l'a éconduite aussitôt, mais elle nous a collé aux basques pendant plusieurs jours. C'était angoissant d'être guetté comme ça par des intermédiaires douteux. Mais cette fois, nous étions armés pour éviter les pièges. » Deux mois plus tard, à force d'éviter les chausse-trappes, le couple adopte, dans les règles, la petite Maï. En 1998, le couple passe, cette fois, quatre mois sur place, avant de ramener Thomas. Tous les Français n'avaient pas ses scrupules ; elle se souvient avoir vu des couples qui, pressés d'avoir un enfant en quinze jours, acceptaient de négocier. « Ces gens détournaient le regard pour ne pas voir la mère biologique pleurer au moment d'abandonner son enfant. Et qui payaient 2 000 dollars ».

Par Valérie Urman - Le Parisien - le 31 Octobre 2000.